Le Maroc a connu le 20 février 2011 des mobilisations populaires massives, estimées par les organisateurs à 300 000 manifestants, dans la plupart des villes, grandes ou petites. Les revendications des manifestants ont porté essentiellement tant sur le volet politique, qu’économique et social. En voici les principales :
Consécration d’une nouvelle constitution,
Dissolution du gouvernement et du parlement,
Indépendance de la justice,
Libération des prisonniers politiques
Contre la hausse des prix, pour des augmentations de salaire, pour l’emploi des chômeurs, pour des services publics accessibles à tous, contre la corruption, l’abus de pouvoir et les crimes économiques, contre l’accaparement des richesses, contre la privatisation des secteurs publics, etc.
Pour la reconnaissance de la langue Amzigh comme langue officielle Portée par la vague révolutionnaire qui anime les pays de la région et est déjà parvenu à la chute de deux dictateurs tunisien et égyptien, cette mobilisation pacifique a été caractérisée par un grand élan unitaire et par une participation large de la jeunesse et des femmes, tant au niveau du lancement de l’initiative, que de sa gestion et de son organisation.
Mais à la suite de ces manifestations, profitant de violences provocatrices, dont l’identité des meneurs reste à identifiée, une chape sécuritaire s’abat, depuis le dimanche soir, sur tout le pays, en contradiction avec les déclarations à la presse faites par le ministre de l’intérieur : interdiction et répression des rassemblements et manifestations populaires, y compris ceux organisés en solidarité avec le peuple libyen, quadrillage policier des villes, avec dans certains cas, la présence de l’armée (Guelmim, Al Hoceima), arrestations.
Attac Maroc est partie prenante de ce mouvement social qui rejoint notre plateforme. Association d’éducation populaire tournée vers l’action, nous nous reconnaissons dans la forme et les revendications de ce mouvement et nous exigeons de l’Etat marocain : le respect des libertés d’opinion et de manifestation la libération de tous les détenus politiques l’arrêt immédiat de la répression contre les manifestants la satisfaction des revendications politiques, économiques et sociales portées par le mouvement du 20 février.
Nous appelons le peuple marocain à maintenir ses revendications légitimes et à amplifier la lutte pour leur satisfaction. Nous saluons les luttes des peuples de la région, y compris celles des peuples tunisien et égyptien, qui après avoir chassé les tyrans, entendent ne pas se faire voler leur révolution par les héritiers de la dictature. Nous exprimons notre horreur la plus totale devant les crimes perpétrés par Kadhafi l’assassin et notre indignation devant la collusion de l’Etat marocain avec le boucher libyen.
Nous appelons l’ensemble des forces démocratiques et des mouvements sociaux du monde à intensifier la pression et la solidarité pour soutenir les révolutions et les peuples de notre région.
Ensemble prenons en main notre avenir !
Le Secrétariat National CADTM-Maroc 25-02-2011