Édition du 19 novembre 2024

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Politique canadienne

Margie Gillis à Sun News Network - Appui au financement public des arts

La chaine populiste de droite Sun News a présenté une entrevue d’une démagogie à faire vomir avec la danseuse Margie Gillis il y a quelques de cela. Lorraine Hébert et Michel Raymond ont répliqué dans une lettre ouverte que nous reproduisons avec plaisir.

Depuis toujours une ardente défenseure des arts et de la culture, Margie Gillis a accepté l’invitation d’une chaîne canadienne de droite [NDLR : Sun News Network] à débattre en direct, et en anglais, de la pertinence du financement public des arts au Canada. La danseuse et chorégraphe savait pertinemment qu’elle n’allait pas prêcher aux convertis, mais qu’il était d’autant plus important d’aller y défendre le point de vue des artistes.

C’était le 1er juin dernier. Dès son entrée en ondes, l’animatrice [NDLR : Krista Erickson] a fait preuve d’une agressivité et d’une impolitesse rares. Elle s’est appliquée à bousculer, voire à insulter son invitée, tenant sur la danse des propos méprisants et crachant du même souffle son venin subjectif sur le public amateur et les artistes.

La blogosphère s’est immédiatement emparée de la chose. Les médias sociaux ont abondamment dénoncé sur tous les tons tant la manière que le propos. La Fondation de danse Margie Gillis a été submergée de messages d’appui, d’appréciation, de solidarité de partout au pays, mais également d’aussi loin que d’Islande, d’Espagne et de Tasmanie. Les journaux ont souligné la démagogie et les sophismes dont l’animatrice avait truffé sa rhétorique...

Bien-fondé de la lutte

Du jour au lendemain, Margie Gillis a acquis un autre statut iconique, beaucoup plus lourd à porter que celui associé à toutes les reconnaissances artistiques qu’on lui octroie depuis le début de sa fructueuse carrière. Subitement, elle est devenue l’incarnation du bien-fondé de cette lutte pour le maintien du financement public des arts au sein d’une société harmonieuse et équilibrée, pluraliste et riche de ses différences.

Si les vagues d’estime et d’appui qui lui parviennent de toutes parts — non seulement d’artistes et d’amateurs, mais également de citoyens peu au fait de son art qui dénoncent haut et fort les arguments et les méthodes employées lors de l’entrevue — lui font très chaud au coeur, Margie Gillis veut néanmoins s’assurer de garder la tête froide. Cette histoire galvanise l’opinion publique parce que beaucoup s’y sont reconnus, tant dans le traitement qu’elle a subi que dans la dignité dont elle a fait preuve.

Margie Gillis a agi comme un catalyseur pour l’expression d’une immense partie de la population qui est désormais à ses côtés. Mais il faut rester vigilant. Cette situation ne doit en aucun cas contribuer à publiciser ce réseau et son mépris des arts et de ceux qui les aiment.

Le Regroupement québécois de la danse et la Fondation de danse Margie Gillis s’unissent pour saluer sans réserve l’immense appui public qu’a suscité cette affaire. Ils refusent d’être associés de quelque façon que ce soit à la mise en marché de ce réseau, véritable outil de propagande haineuse, et choisissent par conséquent de ne pas le nommer. Il a déjà eu bien suffisamment de publicité gratuite...

Lorraine Hébert est directrice générale du Regroupement québécois de la danse
Michel Raymond est directeur général de la Fondation de danse Margie Gillis

Lorraine Hébert

directrice générale du Regroupement québécois de la danse

Michel Raymond

directeur général de la Fondation de danse Margie Gillis

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