Édition du 17 décembre 2024

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Logement

Marché du logement locatif au Québec - Le FRAPRU fait deux mises en garde

MONTRÉAL, le 15 juin 2015 - « La situation n’est pas tout à coup devenue rose pour les locataires du Québec et en particulier pour les ménages qui sont présentement à la recherche d’un logement ». C’est en ces mots que François Saillant, coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain a réagi au Rapport sur le marché locatif du printemps 2015 publié, ce matin, par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Le Rapport montre une augmentation de l’offre et de la disponibilité de logements locatifs dans l’ensemble du Québec et dans cinq régions métropolitaines sur six. Le FRAPRU estime que ce grand constat masque toutefois deux réalités importantes.

Les grands logements sont toujours rares

La première mise en garde du FRAPRU porte sur la rareté persistante de logements pour les familles. Le taux de logements inoccupés des appartements de trois chambres à coucher et plus demeure en effet sous la barre du 3 % dans les régions métropolitaines de Montréal (2,2 %) et de Québec (2,5 %). Dans certains centres urbains, le taux est tout simplement de 0 %. C’est notamment le cas à Amos, Montmagny, Roberval, Rawdon, Prévost, Saint-Lin-des-Laurentides, ainsi qu’aux Îles-de-la-Madeleine. Dans d’autres, le pourcentage est à peine supérieur à zéro. C’est le cas à Val-d’Or (0,2 %), Rouyn-Noranda (0,8 %), Sorel (0,7 %), Granby (1,0 %) et Matane (1,3 %). « En fait, ce sont surtout dans les appartements de plus petite taille, comme les studios et les logements d’une chambre à coucher, que l’offre de logements est abondante, ce qui n’aide pas beaucoup les familles avec enfants à la recherche d’un appartement », commente François Saillant.

Des logements qui ne sont plus abordables

L’autre facteur qui joue lors de la recherche d’un logement est le loyer de ceux qui sont offerts. À ce sujet, le FRAPRU souligne que, si les logements locatifs sont beaucoup moins rares que c’était le cas au début des années 2000, ils sont aussi plus chers. Ainsi, le loyer moyen d’un logement de deux chambres à coucher est de 714 $ à l’échelle du Québec, 777 $ dans la région métropolitaine de Québec, 747 $ dans celle de Gatineau et 742 $ dans celle de Montréal.

« Encore là, il faut faire attention aux chiffres, précise François Saillant, le loyer des logements présentement en location étant encore beaucoup plus haut que ce que montre le rapport de la SCHL ». Il cite à l’appui de cette information une étude publiée, ce matin même, sur le site internet de Radio-Canada et qui démontre, à partir d’un relevé de 10 000 logements en location sur Kijiji dans le Grand Montréal, qu’il existe un écart majeur entre les loyers dont fait état le rapport de la SCHL et ceux qui sont présentement à louer, cet écart étant de 45 % dans le Sud-Ouest de Montréal et Verdun, de 39 % sur le Plateau Mont-Royal et de 35 % dans Hochelaga-Maisonneuve.

Le FRAPRU estime que cet écart entre les loyers des appartements occupés et ceux en location existe dans les autres régions.

Le cas de l’Abitibi et de la Côte-Nord

Le FRAPRU s’inquiète par ailleurs de la hausse constante des loyers dans les centres urbains de l’Abitibi où la rareté de logements locatifs sévit depuis près d’une décennie. À Val-d’Or, les loyers des logements existants ont augmenté de 4,6 % entre avril 2014 et avril 2015, la hausse ayant été de 3,4 % l’année précédente. Quant à Amos, après avoir connu un accroissement de 4,9 % en 2013-2014, les loyers ont à nouveau augmenté de 3,2 % au cours de la dernière année.

Même si la sévère pénurie de logements locatifs qu’a aussi vécue la Côte-Nord s’est essoufflée, le loyer a continué d’augmenter à Sept-Îles, la hausse ayant été de 4,3 % entre avril 2013 et avril 2014 et de 2,6 %, cette année.

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