La présence de techniciennes classe B, qui ne possèdent pas nécessairement de diplôme postsecondaire, croît constamment dans la grande région de Montréal. À titre d’exemple, leur nombre a augmenté de 161 % dans les laboratoires associés au Centre hospitalier de l’Université de Montréal depuis 2020. Ainsi, l’APTS y a récemment dénombré plus de 55 personnes qui accomplissent des travaux techniques normalement dévolus à des techniciennes de laboratoire médical diplômées. La situation est tout aussi préoccupante au Centre universitaire de santé McGill, où 20 embauches temporaires ont été réalisées depuis le début de la pandémie. Et dans la grappe de services de Laval-Lanaudière-Laurentides, on dénombre 64 nouvelles techniciennes classe B alors qu’il y en avait seulement 7 avant la pandémie.
La présence de personnel non diplômé augmente sans cesse depuis la mise en œuvre de la démarche OPTILAB en 2016. À l’annonce de son lancement, les représentant·e·s de l’employeur ont affirmé qu’il y aurait une baisse du nombre de postes en laboratoire. Son déploiement démontre le contraire, mais aucun ajustement du discours n’a été apporté. Cette publicité négative a entraîné une diminution marquée des inscriptions dans les programmes de Technologie d’analyses biomédicales, qui mènent à un poste de technologiste médicale ou de technicienne de laboratoire médical diplômée. « Sur le terrain, on constate une augmentation de la charge de travail et des besoins en main-d’œuvre », déplore la présidente de l’APTS.
L’organisation syndicale demande au gouvernement d’agir sans tarder pour protéger l’intérêt du public en favorisant l’attraction et la rétention du personnel diplômé dans les laboratoires cliniques. « Le gouvernement a su implanter un plan d’action pour lutter contre la pénurie d’infirmières. Nous nous attendons au même traitement pour valoriser le personnel de laboratoire diplômé, qui joue également un rôle vital dans le réseau de la santé et des services sociaux. Il faudra mettre en place des mesures de valorisation financière afin d’attirer plus de gens dans ce secteur », plaide Andrée Poirier.
« Nous ne comprenons toujours pas pourquoi le gouvernement s’entête à refuser d’octroyer au personnel de laboratoire la prime COVID de 8 % et celle, dite "escalier", pouvant atteindre jusqu’à 1 000 $. Nous demandons le versement d’une telle prime ou la création d’une prime équivalente, correspondant à leur réalité. En faisant la sourde oreille, le gouvernement maintient une injustice inacceptable qui entrave la rétention ces salarié·e·s dont l’expertise est très recherchée par les laboratoires privés », conclut Mme Poirier.
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