Au Mouvement Action Chômage de Montréal, nous avons encore en triste mémoire la dernière réforme conservatrice en matière d’assurance chômage mise en place en 1993 par le ministre Bernard Valcourt. Cette réforme anéantissait complètement le droit aux prestations des personnes « coupables » de départ volontaire injustifié ou de congédiement pour inconduite. Les impacts de cette réforme, adoptée il y a maintenant vingt ans, sont encore grandement ressentis par un grand nombre de Canadiens.
Le 7 février 1993, tout comme samedi dernier, 50 000 personnes descendaient dans la rue pour combattre le projet conservateur d’alors visant à réduire le droit aux prestations de chômage. Les manifestants méritaient d’autant plus l’admiration que la température lors de cet événement frôlait les -25° Celcius. Malgré la grande détermination des manifestants, il n’y eut malheureusement que très peu de suites à cette manifestation, de sorte que le gouvernement Mulroney put adopter sa réforme sans trop de mal.
Fort des enseignements de cet « échec » passé, nous croyons donc qu’il faut plus que jamais établir des liens avec les travailleurs des autres provinces pour être en mesure de faire reculer le gouvernement. En plus de viser les travailleurs saisonniers, il ne faudrait pas oublier que cette réforme touche durement les travailleurs atypiques (sur appel, à temps partiel, à contrat, etc.) qui sont bien sûr présents au Québec, mais également dans tout le Canada. Il serait illusoire de croire qu’il est possible d’établir un rapport de force avantageux vis-à-vis le gouvernement d’Ottawa en nous contentant d’une mobilisation québécoise. Rappelons-nous que les élus conservateurs de la province se comptent sur les doigts d’une seule main et que la perspective de les perdre n’empêche certainement pas monsieur Harper de dormir.