En effet, selon le projet de loi no 68 déposé à l’Assemblée nationale, les activités de l’Agence des infrastructures de transport du Québec seront confiées à un conseil d’administration. Or, rappelle le SFPQ, la population a été à même de constater les dérapages et l’absence de leadership et de responsabilités des membres de certains conseils d’administration comme à Tourisme Montréal ou au CHUM. « Le ministre souhaite limiter l’influence politique dans la réalisation de projets routiers, mais du même souffle, il entend nommer les administrateurs. Or, la nomination d’anciens députés, d’attachés politiques, de donateurs ou de sympathisants limite-t-elle l’influence politique ? Il est préférable pour la population que le ministre des Transports garde les mains sur le volant de son ministère », explique madame Boileau.
Contrairement à ce que laisse entendre le ministre des Transports, la mise en place d’une agence ne constitue pas un rempart face aux problèmes de collusion et de corruption. D’ailleurs, le rapport d’étape de la Commission Charbonneau, déposé cette semaine, ne fait aucunement allusion à l’Agence des infrastructures de transports comme solution aux problématiques, pas plus que les études indépendantes commandées par le gouvernement ou encore le rapport Duchesneau sur la collusion. Pour sa part, le SFPQ estime qu’en plus de revoir l’octroi et le suivi des contrats, le gouvernement devrait attaquer le problème à la source et, par conséquent, diminuer sa dépendance au secteur privé en limitant son recours à la sous-traitance pour des activités récurrentes sur nos routes. « La solution passe par l’expertise du ministère des Transports.
À la fois pour évaluer les offres de services, les travaux faits, mais aussi pour reprendre la maîtrise d’œuvre des chantiers au besoin. De plus, plusieurs études ont démontré qu’il est systématiquement plus cher d’avoir recours à la sous-traitance pour des activités qui reviennent à chaque année sur nos routes. Toutefois, encore faut-il que le gouvernement démontre sa volonté de mettre en place des salaires concurrentiels pour attirer et retenir le personnel du MTQ. L’agence que souhaite créer le ministre, tout comme les autres existantes, sera soumise au contrôle budgétaire du Conseil du trésor et pourra difficilement améliorer les salaires », rappelle la vice-présidente du SFPQ.