Édition du 29 octobre 2024

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Coronavirus

Les systèmes de santé à l'épreuve du COVID-19

La pandémie sévit dans le monde entier et les politiques, en retard d’un cran, sur le virus pataugent et peinent à prendre les mesures nécessaires pour endiguer le fléau dont les conséquences s’annoncent déjà désastreuses. Incapables même d’offrir l’équipement médical nécessaire (gel hydroalcoolique, masques, gants...) aux personnels de la santé qui sont en première ligne pour affronter cette pandémie en prenant des risques considérables pour eux-mêmes et leurs familles. Ils usent d’assertions flatteuses pour vanter les mérites de ces travailleurs du secteur de la santé les qualifiant ici, de héros en blouses blanches, là, d’anges gardiens alors que les politiques menées dans ce secteur, ô combien névralgique, depuis des décennies, n’avaient qu’un seul objectif celui de réduire les financements au maximum et faire des économies de bouts de chandelles comme si l’hôpital était une entreprise ordinaire ou un commerce quelconque.

Jeudi 19 mars 2020

Comment est-on arrivé là ?

Italie, France, USA, etc., des puissances économiques, pays du G7, incapables de prendre des mesures appropriées, dès l’apparition des premiers cas, alors que l’épidémie faisait alors rage en Chine. Trump, le guignol, affirmait du haut de son mépris et de son ignorance notoire, que le virus allait disparaître avec la chaleur qui s’en venait, que l’Amérique était la « first and the best » dans tous les domaines et qu’elle maîtrisait la situation sous estimant ainsi l’infection. Entre-temps, le virus avait la voie libre pour infecter à sa guise.

Ailleurs, on a laissé les gens voyager, sans consignes particulières, en dépit des alertes des spécialistes. Cela a favorisé la propagation du virus jusqu’à la pandémie à laquelle nous assistons.

Les politiques économiques néolibérales basées sur la rigueur budgétaire et les baisses drastiques des financements alloués aux services publics, notamment l’hôpital, qui ont été menées de part le monde, en dépit des appels de pieds des acteurs du secteur, ont occasionné les désastres incommensurables que nous subissons. Ces politiques se sont traduites par des fermetures de lits, le gel des embauches, le non remplacement de nombreux départs à la retraite et l’essorage d’un personnel à bouts de nerfs.

Cela explique, en grande partie, l’incapacité de canaliser la propagation du virus, malgré un dévouement total du personnel soignant. Si le manque criant de masques, de gel hydroalcoolique, de gants,etc., soulève l’inquiétude et l’effarement, celui de respirateurs artificiels a conduit les médecins à « choisir » les malades à sauver.

En réalité, ces politiques créent un système de santé à deux vitesses. Un secteur privé dédié à ceux qui ont les moyens de payer cher et un secteur public exsangue pour la majorité de la population.

Dans les pays en développement, les mêmes politiques y sont menées. Celles-ci combinées à une corruption endémique ont transformé les hôpitaux en véritables mouroirs.

Les responsables politiques de ces pays ont pris l’habitude de se soigner eux et leurs familles dans des hôpitaux à l’étranger, laissant le peuple patauger dans les méandres de systèmes de santé à l’agonie.

La crainte de l’OMS sur le développement de la pandémie en Afrique, par exemple, est justifiée, car le système de la plupart des pays du continent est vétuste. Le désastre de l’ l’EBOLA a montré l’ampleur de l’impuissance de ce système.
Aujourd’hui, devant la défaillance de tous ces systèmes de santé, plusieurs de ses acteurs exigent de revoir ces politiques qui ont comme seul objectif, faire des économies.

La crise du COVID-19 met à nu, non seulement l’inefficacité de ces politiques qu’il y a lieu de combattre avec la plus grande énergie, mais aussi sa dangerosité sur la santé des populations.

Rompre avec les politiques aux service d’une minorité de privilégiés

Aujourd’hui, les artisans de ces politiques néfastes, mais aussi toute l’armada médiatique avec chroniqueurs et experts qui colonisent à longueur de journées les ondes des chaînes d’informations en continu nous rabâchent les mêmes inepties qui suggèrent le modèle capitaliste comme l’horizon indépassable. L’argent économisé va dans les poches de riches hommes affaires et vers la spéculation boursière. Aujourd’hui, à l’heure du confinement, la plupart de ces grosses fortunes brillent par leur absence alors que tout le monde semble se rendre compte de l’importance des travailleurs, des petites mains sans qui la société ne pourraient fonctionner.

Louer leur qualité et leur mérite par démagogie ne suffit pas. Il faut revaloriser le travail en mettant un salaire correspondant. Il faut cesser de galvauder l’idée de coût du travail, en sous entendant qu’il faut payer moins les salariés pour être compétitif avec d’autre pays. Cela a, en plus d’avoir augmenté la cadence du travail de ceux qui ont la chance d’en avoir, a conduit à la délocalisation des industries, même les plus stratégiques vers la Chine et d’autres pays où le coût du travail est moindre. La pandémie actuelle a mis en exergue la vulnérabilité des économies de plusieurs pays, notamment Européens qui manquent déjà de plusieurs produits fabriqués ailleurs, dont ceux évoqués précédemment.

On dit que les pandémies transforment en profondeur la société. Faisons en sorte que nous soyons acteurs de ces transformations pour aller vers un monde débarrassé des vampires de toutes sortes. Il faut rompre avec ces politiques qui ont conduit la planète à des inégalités insupportables. Le profit, seul le profit compte pour nos gouvernants, élus, mal élus, souvent en mobilisant argent et médias de propagande aux mains des puissants. Des élus qui agissent sous les injonctions des multinationales et au profit de celles-ci.

C’est ainsi que les politiques fiscales au profit des possédants et la baisse des charge et d’impôts et les exonérations de toute sortes sont érigées en dogme incontestable.
L’évasion fiscale légale dans plusieurs pays du monde est un autre exemple de la dérive du système. Des centaines de milliards dont ont désespérément besoin nos hôpitaux, nos écoles, nos universités, nos centres de recherches finissent dans les paradis fiscaux laissant la majorité des populations du monde se débattre dans l’enfer de la pauvreté et dans le dénuement.

Ces politiques conduisent également au désastre écologique, un autre danger aux conséquences insoupçonnées. Cette minorité de privilégiés a réussi à faire élire des banquiers, des richissimes hommes d’affaires, qui accentuent ces économies prédatrices et guerrières, prêts à mobiliser des centaines de milliards pour déclencher des guerres destructrices, alors qu’ils rechignent à faire autant pour sauver l’humanité de la pandémie qui menace. Ils favorisent les égoïsmes nationaux alors que nous avons besoin d’une solidarité universelle.

La bourgeoisie est une classe consciente de ses intérêts ; elle se bat sans pitié pour les maintenir et les approfondir, refuse et combat l’émergence de la classe majoritaire en invoquant la fin des idéologies ou la fin de l’Histoire.

La classe ouvrière et ceux qui contestent cet ordre ont la responsabilité de sauver le monde de l’abomination capitaliste et du désordre écologique .

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