Édition du 3 décembre 2024

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Syndicalisme

En réaction au texte « Redonner le vrai pouvoir aux syndiqués » de M. Claude Garcia

Les syndiqués gardent leur pouvoir !

N’en déplaise à M. Garcia, il s’agit bel et bien du congrès des syndicats et des syndiqués, car tous ces délégués-es proviennent des syndicats locaux. En fait, un tel congrès constitue une illustration éloquente d’un exercice démocratique.

La vision qu’a M. Claude Garcia, président de la Commission politique de l’Action démocratique du Québec (ADQ), sur le pouvoir que devraient détenir les syndiqué-es est non seulement paternaliste, mais inquiétante au point de vue de la démocratie. Contrairement à ce qu’il affirme, soit de vouloir redonner le vrai pouvoir aux syndiqués, il bafoue leur droit de se donner les organisations qu’ils souhaitent pour les représenter et les orientations qu’ils veulent défendre.

La semaine dernière, la CSN, lors de son 63e Congrès, a souligné ses 90 ans d’existence. Un long parcours semé de décisions démocratiques. La CSN est aujourd’hui ce que ses militantes et ses militants en ont décidé au fil de tout ce temps. Rien de moins, rien de plus !

Tout au long des six jours qu’a duré ce congrès, plus de 2000 délégué-es y ont assisté et pris part activement aux décisions. Ils ont eu tout le loisir de débattre des propositions et de les amender. N’en déplaise à M. Garcia, il s’agit bel et bien du congrès des syndicats et des syndiqués, car tous ces délégués-es proviennent des syndicats locaux. En fait, un tel congrès constitue une illustration éloquente d’un exercice démocratique. Y a-t-il eu unanimité sur tout ? Non. Et c’est un signe de santé. Les syndiqués ont le pouvoir sur leur organisation et ils doivent le conserver.

Non au bâillon

La volonté de M. Garcia de s’immiscer, lui et l’ADQ, dans les orientations que devrait soutenir une organisation syndicale et de prétendre définir son champ d’action fait curieusement penser à une incapacité d’admettre l’existence d’organisations structurées en dehors des partis politiques. Car ce qui semble le déranger, c’est effectivement la présence d’organisations qui ont les moyens de défendre des points de vue autres que les siens.

D’ailleurs, les congressistes ont réaffirmé leur volonté d’intervenir sur le plan social, et ce, en toute solidarité avec la société québécoise. Rappelons que des sujets portant sur les questions environnementales ou encore sur la lutte à la pauvreté font toujours partie des préoccupations des membres de la CSN.

Selon moi, vouloir restreindre leur action, cela s’appelle effectivement vouloir les museler. Difficile la démocratie, M. Garcia ! Elle appelle effectivement à la capacité d’admettre la présence de diverses idéologies, de différents points de vue, et à la confrontation des idées. Quant à nous, le bâillon ne représente pas un choix démocratique. Laissez les syndiqué-es s’occuper de leurs syndicats ! Ils n’ont pas de leçon à recevoir de vous sur la démocratie syndicale.

Louis Roy

Président de la CSN

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