La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes – soulignée chaque année le 25 novembre – marque également le début des 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le genre.
« Le Canada était aux prises avec une crise de la violence fondée sur le genre avant même la pandémie de COVID-19. Depuis le début de la pandémie, la violence conjugale est en hausse et les mesures visant à ralentir la propagation du virus ont rendu encore plus difficile pour toute personne d’échapper à son agresseur et de quitter une relation abusive », déclare Marie Clarke Walker, secrétaire-trésorière du CTC. « Plus du tiers des travailleuses ont été victimes de violence conjugale – et ces chiffres sont encore plus élevés chez les personnes trans. »
Une femme est tuée par son partenaire intime tous les 6 jours au pays. Des milliers de femmes et filles autochtones et de personnes bispirituelles ont été assassinées ou ont disparu. Et plus de la moitié des femmes ont subi du harcèlement sexuel au travail.
Les maisons d’hébergements et les organismes d’aide dans de nombreux domaines ont signalé une augmentation alarmante de la demande de services. Puisque de nombreuses personnes travaillent à domicile et de nombreuses autres ont été mises à pied, le stress lié à l’insécurité économique, l’isolement social, la peur de l’infection et d’autres pressions augmentent le risque d’escalade de la violence ꟷ et crée de nouveaux obstacles pour obtenir de l’aide.
Passer un coup de fil à une maison d’hébergement ou un centre pour victimes d’agression sexuelle peut sembler impossible lorsqu’on est surveillé par son partenaire. Les interventions policières et les « vérifications de l’état de santé » se sont avérées mortelles pour les personnes noires et autochtones tout particulièrement.
La COVID-19 a également entraîné une augmentation de la violence et du harcèlement au travail, en particulier pour le personnel de première ligne dans les secteurs de la santé, des services alimentaires et de la vente au détail, et dans d’autres qui font affaire avec le public. Ce sont des secteurs où la majorité des travailleurs sont des femmes, dont de nombreuses sont des PANDC, des immigrantes et migrantes et des jeunes femmes.
« Nous saluons les efforts déployés par les gouvernements pour soutenir les maisons d’hébergements qui font face à une demande accrue cette année, mais cette pandémie illustre très clairement l’importance des services et du soutien aux femmes, aux enfants et à d’autres personnes victimes de violence », précise Madame Walker. « Aujourd’hui plus que jamais, le Canada a besoin d’un Plan d’action national pour faire face à cette crise.
Le Plan d’action national doit établir des objectifs clairs pour mettre fin à la violence fondée sur le genre. Il doit être intersectionnel et à long terme et s’attaquer à la violence et au harcèlement au travail fondés sur le genre. Cela signifie que le Canada doit ratifier la Convention no 190 de l’OIT sur la violence et le harcèlement et définir des moyens concrets en matière de respect de ses obligations à l’OIT. Les syndicats du Canada sont prêts à collaborer avec les gouvernements et les employeurs pour y parvenir.
« Il y a cinq ans, les syndicats du Canada se sont joints à des organisations féministes et des groupes de femmes afin d’établir les bases d’un plan d’action national. Il est temps d’agir. Il faut que ça bouge », déclare Madame Walker.
Consultez le site Web FautQueCaBouge pour de plus amples renseignements.
Un message, un commentaire ?