Élections 2018
Bernard Rioux revient sur la tactique de l’interpellation des syndicats et sur la campagne de syndicats qui font de l’affichage pour souligner que le PLQ et la CAQ, c’est du pareil au même. Bien qu’il salue la prise de parole des mouvements sociaux dans le cadre de la prochaine campagne électorale, il critique les insuffisances de la démarche d’interpellation. Celle-ci consiste à interroger les directions des partis politiques et de demander des prises de position en faveur de telles ou telles mesures. Une telle approche n’a pas donné de résultats tangibles par le passé car une fois élus, les partis renient leurs engagements et les mouvements sociaux n’ont aucune prise pour rectifier la situation. Il faut donc en changer l’orientation : « Relever le défi de défendre activement le projet d’un Québec égalitaire, solidaire, féministe et inclusif ne peut se faire en laissant le pouvoir politique dans les mains des partis liés à la classe dominante. S’il faut assumer une défense militante et unitaire contre « les effets dévastateurs de l’austérité libérale sur les travailleuses et les travailleurs et la population en général », il est tout à fait insuffisant de se contenter « d’interpeller les partis politiques et les différents candidates et candidats sur la base des propositions syndicales. »
Paul Cliche quant à lui revient sur quelques légendes urbaines sur Québec solidaire, légendes entretenues par des blogueurs favorables au PQ notamment. Il souligne notamment le faux débat sur le concept de « patrimoine » qui fut monté en épingle par quelques polémistes davantage intéressés à mettre Qs dans l’embarras que de débattre franchement. Il rappelle le tollé qu’a soulevé la question de la « convergence » avec la PQ. Pendant ce temps, la fusion avec Option nationale et les discussions sur la plate-forme électorale sont passées sous silence.
Enfin, Xavier Camus souligne le tournant vers l’extrême-droite que connaît l’ancienne formation Coalition pour la constituante de Roméo Bouchard et consort, devenu Parti des sans parti puis Citoyens au pouvoir sous l’égide de Rambo Gauthier et d’une flopée de personnalités liées à La Meute et d’autres formations de la droite dure et extrême.
Environnement : canicule et jour du dépassement
Difficile de passer à côté : la canicule estivale de 2018 ne sera qu’un nouveau chapitre des records de chaleur intense enregistrés au cours des récentes années. Et aucun signe d’amélioration ne pointe à l’horizon. Dorothée Moisan fait le bilan de santé de la planète et ce n’est guère réjouissant. Elle rappelle que ça fait 25 ans que les scientifiques sonnent l’alarme. Que les émissions de GES repartent à la hausse. Que les événements climatiques extrêmes se multiplient et que les migrations climatiques vont devenir la norme. Bref, nous sommes à minuit moins une et la situation réclame des mesures immédiates.
Les mensonges libéraux
Les libéraux promettent qu’aucun forage n’aura lieu dans les lacs et rivières du Québec. Alors que les règlements sur les hydrocarbures entreront en vigueur très bientôt, Marc Durand et le RVHQ font preuve d’une grande prudence face à un tel engagement. Si le passé est garant de l’avenir, le PLQ fera en sorte de favoriser la filière des énergies fossiles. La campagne électorale qui vient sera une nouvelle occasion de les mettre au pied du mur.
Féminisme : pénaliser les victimes ?
Elisabeth Germain revient sur la cas du Séminaire des pères Maristeset sur la gestion que la direction a fait du cas de partage de pornographie juvénile impliquant des filles et des garçons du collège. Des parents font circuler une pétition afin que les coupables ne puissent réintégrer l’institution d’enseignement et appuie l’instauration d’une loi-cadre sur les violences sexuelles. Réaction de la direction ? Les garçons seront présents lors de la rentré en septembre. L’auteure questionne la place que les filles victimes occupent dans la réflexion de la direction et souligne la banalisation des cas de violence et d’intimidation par la direction.
Ontario : l’élection de Ford annonce t-elle une vague de droite dans le Canada ?
Tim Hefferman entrevoit qu’avec l’élection de Doug Ford, « les travailleurs et travailleuses de l’Ontario font face à l’un des gouvernements les plus conservateurs depuis le gouvernement de Mike Harris durant les années 90 » (. Il dénonce les travers du système électoral qui ont favorisé les conservateurs. Il souligne que 60% des électrices et électeurs de l’Ontario ont voté pour des partis appuyant la hausse du salaire minimum et le renforcement des programmes sociaux. Il en vient à affirmer que « ce serait une erreur de conclure que les positions politiques des Ontarien·ne·s ont bougé vers la droite de manière significative. »
SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE
Des liens à faire entre le non respect de la Terre mère et le non respect du corps des femmes
Ce sont les femmes latino-américaines aux prises avec les industries extractivistes qui ont commencé à faire un parallèle entre le non respect de la Terre mère et le non respect du corps des femmes. (Voir la déclaration suivante :).
Les canicules de cet été, partout dans le monde, remettent le questionnement des changements climatiques à l’avant scène.
L’article de Gérard Montpetit, La canicule et l’autruche fait bien le lien entre les changements climatiques et la canicule. Il commence par mentionner qu’on meurt plus de chaud (70 morts au Québec) que de froid. Il situe ensuite ces canicules dans la suite des désastres naturels : « Depuis trois ans, une courte liste des catastrophes en Amérique du Nord inclut des incendies monstres à Fort McMurray ainsi qu’en Colombie Britannique et en Californie, sans oublier les inondations au Québec et trois super ouragans (Harvey, Irène et Maria ».
Il mentionne que les financiers commencent à reconnaître les effets désastreux, lire économiques, de ces catastrophes mais le président Trump et compagnie continuent de se mettre la tête dans le sable et refusent de voir et surtout de prendre des moyens pour l’avenir. D’où l’autruche.
Dans son article, Canicule en Europe : un avertissement très sérieux !, Daniel Tanuro commence par parler du réchauffement climatique. Les désastres actuels sont le résultat de l’élévation de 1 degré celsius de la température. Il mentionne que les Accords de Paris n’ont rien réglé. « Conclusion : les engagements actuels sont totalement insuffisants. Mais ça, on le savait déjà. Ce qu’on ne savait pas, par contre, ou pas assez, c’est que rester sous les 2°C de hausse par rapport à l’ère pré-industrielle est presque aussi insuffisant. En tout cas, un tel réchauffement ne nous permettrait pas d’éviter de très gros problèmes. » Et il réaffirme l’idée d’un gouffre entre les bonnes intentions des Accords et les moyens réels mis en place par les États signataires. Et l’auteur de conclure devant l’urgence de la situation : « Le changement climatique provoqué par la course au profit est au cœur d’une crise de civilisation. L’heure est venue d’oser opter pour une civilisation écosocialiste et écoféministe, une civilisation sobre qui aime la Terre et en prend soin. Comme on (les femmes surtout, patriarcat oblige !) prend soin de son enfant. Comme les paysan.ne.s prennent soin de leur potager en permaculture. »
Le mouvement des femmes dans le monde
Patriarcat : l’Inde est malade des viols, le gouvernement patauge En Inde, les violences faites aux femmes sont si fréquentes qu’elles deviennent des faits divers et sont banalisées. Il faut des crimes extrêmes pour saisir l’opinion publique. Le gouvernement tente de renforcer les peines mais la situation perdure. « D’après le ministère de la justice, plus de 64 000 viols de mineurs ont été signalés dans les tribunaux en 2016 et la Cour suprême, le 1er mai, a fait état de près de 113 000 dossiers en attente d’instruction. La réalité est hélas bien pire, du fait du silence qui entoure ces crimes dans une société toujours très patriarcale. Les dernières statistiques de l’enquête nationale sur la santé familiale évaluent à 99 % la proportion de violences sexuelles qui ne sont jamais révélées au grand jour. Selon le ministère des droits des femmes, 53 % des enfants indiens sont victimes un jour ou l’autre de ce genre d’abus. »
Deux exemples de viols et de meurtres de jeunes femmes sont décrits dans l’article. Les actions sans résultats des autorités y sont aussi décrites. Les solutions envisagées par le gouvernement reposent sur la répression allant jusqu’à la peine de mort alors que ce serait l’éducation sexuelle dès l’enfance qui permettrait d’améliorer la situation actuelle des femmes en Inde.
Chili. Un féminisme venant du Sud Le Chili a connu au mois de mai une immense mobilisation des femmes pour leurs droits. « La sauvagerie atteinte par le néolibéralisme chilien a détruit la vie et le tissu social au point d’impliquer la nécessité pour les femmes de se défendre. »Cette immense mobilisation est partie du mouvement étudiant. De jeunes femmes de familles pauvres ont réussi à aller à l’Université et ont maintenant les moyens de parler et de remettre en question le sort réservé aux femmes. Différentes opinions sont apparues en cours de mobilisation. Mais les actions sont restées centrées sur des thématiques précises. Elle ont lutté pour l’accès à l’éducation mais à une éducation non sexiste. Elles ont élargi leurs revendications : « Dès lors, différentes franges de femmes exclues de la politique se sont organisées, pour dénoncer de manière unitaire la précarisation féminine. Les organisations contre la violence de genre, contre le harcèlement sexuel dans la rue et au travail, en faveur de la dépénalisation de l’avortement et de la légalisation de la « pilule du lendemain », en lutte pour l’égalité salariale, et pour une loi sur l’identité de genre, se sont trouvées confrontées à un même adversaire : l’ordre socio-économique issu de la dictature et perpétué par les gouvernements civils. » Le gouvernement chilien a répondu à ce vaste mouvement des femmes « Face à ce déploiement de mobilisations, le gouvernement chilien s’est vu obligé d’agir, mais il a répondu avec un projet de réformes appelé « Agenda femme », dont l’axe principal est le subside à la maternité, mais uniquement pour les femmes sous contrat, mais pas pour celles travaillant « au noir », qui sont la majorité »
Parions que cette réponse aura une suite radicale du mouvement féministe chilien.
À suivre.
Quatre articles pour illustrer le non respect de la planète et le non respect envers les femmes. Loin d’être une coïncidence c’est plutôt l’illustration de la façon dont le capitalisme et la patriarcat favorisent la détérioration des conditions de vie des femmes en particulier et préparent la catastrophe écologique.
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