« Les gains réalisés par le Canada, comme l’élimination de l’ancien Chapitre 11 et un nouveau chapitre sur les droits des travailleurs, n’affecteront pas le quotidien de nos membres dans l’immédiat, a dit le président de Teamsters Canada, François Laporte. Les tarifs américains continuent de nous coûter des emplois, et on ne sait toujours pas à quoi ressembleront les compensations versées aux travailleurs de l’industrie laiterie. Pour des raisons inconnues, Ottawa a choisi de ne pas nous consulter sur cet enjeu. »
Teamsters Canada représente environ 1 500 membres qui fabriquent des produits en acier ou en aluminium, et environ 5000 membres dans l’industrie laitière.
Peu de véritables gains
En théorie, le nouveau chapitre sur les droits des travailleurs est supérieur à celui présent dans le Partenariat transpacifique et à l’ancienne version de l’ALÉNA. Reste à voir s’il sera réellement applicable et s’il pourra dissuader les investissements dans des pays qui ont de la main-d’œuvre bon marché.
L’élimination de l’ancien Chapitre 11 et son mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États sont également de bonnes nouvelles pour le Canada. Sous ce mécanisme, le Canada était devenu la nation la plus poursuivie dans l’ALÉNA à cause, notamment, de ses lois environnementales et de santé et sécurité plus sévères.
Ce n’est pas clair si les négociateurs canadiens ont pu faire d’autres véritables gains. En essayant de sauver les meubles, des compromis ont été faits sur un grand nombre d’enjeux, de l’industrie laitière aux médicaments sur ordonnance en passant par les vins de la Colombie-Britannique. Cela a été fait l’espoir de maintenir un accès stable au marché américain pour les travailleurs et les entreprises qui dépendent sur le commerce entre les deux pays.
« Le Canada a payé cher pour maintenir son accès au marché américain, sans pour autant régler la question des barrières tarifaires sur l’acier et l’aluminium. Cela ouvre la porte au président Trump qui pourra désormais imposer des tarifs sur à peu près tout ce qu’il veut, sous prétexte de la sécurité nationale . Je ne suis donc pas certain qu’on ait pu garantir autant d’accès au marché américain que l’on aurait pensé, » a conclu François Laporte.
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