Selon Le Devoir, la firme Edelman a un parcours impressionnant. Fondée en1952 par Daniel Edelman [2], elle compte parmi ses nombreux clients les compagnies de tabac, qu’elle a aidées à nier la nocivité du tabagisme pendant deux décennies. Son fondateur a été membre d’un groupe qui s’occupait de guerre psychologique durant la deuxième guerre, et cela paraît dans ses tactiques ; le New York Times parle d’un langage militaire [3]. Les coups bas contre les opposants du pipeline font partie de son arsenal !
Selon le même quotidien, le responsable de ce dossier, Mike Krempasky, a dans le passé recruté et payé des blogueurs et des commentateurs pour publier sur la toile des opinions favorables. On peut se demander si certains commentaires lus ici sur le web sont d’authentiques opinions émises librement par des citoyens… Ou est-ce une simple mise en scène ? La bataille de l’opinion publique de TransCanada se fera-t-elle à coups de « I like » et de courriels bidons ? Hier, le représentant de TransCanada a nié avoir des commentateurs payés. Peut-on le croire ?
Il est clair que ce qui a été dévoilé hier est une campagne de relations publiques digne du père fondateur de cette « science », Edward Bernays, un neveu de Sigmund Freud. Sa plus belle victoire a été de changer l’opinion qui voulait qu’une femme ne pouvait pas fumer, surtout en public. Grâce à lui, les cigarettes, ces « torches of freedom » sont devenues le symbole d’une femme émancipée et libre, perçue désormais comme l’égale de l’homme, et tout aussi capable de manipuler un symbole phallique [4]. Il fallait que l’opinion publique perçoive que fumer, c’est bon pour la santé !!!! Quatre-vingt cinq ans plus tard, la science nous dit autre chose. Aujourd’hui comme alors, les relations publiques d’une compagnie comme TransCanada n’ont rien à voir avec la réalité scientifique.
Dans son livre Propaganda [5], Edward Bernays nous dit qu’il s’agit de « manipulation consciente, intelligente des opinions ». En relations publiques, « [c]eux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays ». Ce qui a été dévoilé hier correspond exactement à cette définition d’un gouvernement invisible.
Pourquoi la firme Edelman ne conseillerait-elle pas alors au Premier Ministre Harper d’annuler les élections de 2015. Non seulement cela épargnerait le coût des élections, désormais inutiles, mais cela confirmerait que le seul et unique gouvernement du Canada est celui de TransCanada Pipelines !!!
Gérard Montpetit
La Présentation QC
Le 19 novembre 2014