L’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE) a décidé, lors de la division de la carte électorale, d’inclure le Canada dans la circonscription des Amériques et le reste de l’Europe qui donnent deux représentants à l’Assemblée Nationale Constituante.
Dans le cadre de la préparation de ces élections et le respect des procédures, l’Ambassade de la Tunisie au Canada a fait une demande d’autorisation auprès du ministère des Affaires Étrangères et Commerce International du Canada pour permettre le déroulement de ces élections. Toutefois, à la grande surprise de la communauté tunisienne, ledit ministère a balayé du revers de la main cette demande refusant ainsi, le 15 septembre 2011, que le Canada soit une circonscription électorale tunisienne et,par conséquent, d’ouvrir des bureaux de vote sur le sol canadien.
Il faut se rappeler qu’en 2009, les Algériens ont pu faire campagne électorale et ont pu appliquer leur droit de vote au Canada pour élire leurs représentants parlementaires. De même, à pareille date, les Français ont élu 8 représentants pour deux circonscriptions canadiennes pour l’Assemblée des Français à l’étranger.
Le Canada possède une tradition démocratique importante et son peuple a toujours été du côté des causes justes à travers ses institutions et sa société civile très actives en la matière. Nous n’oublierons jamais le soutien des Canadiens aux différentes causes menées par les Tunisiens dans leur lutte contre la dictature de Ben Ali et dans leur quête de liberté, de justice et de démocratie ; nous leur exprimons notre profond respect et notre reconnaissance.
Nous sommes également consternés que le gouvernement conservateur soit le seul gouvernement au monde à refuser une telle demande à la Tunisie. Même l’Arabie Saoudite, qui abrite l’ex dictateur tunisien, a accepté la demande tunisienne. D’ailleurs, la loi internationale en la matière permet à tous les pays de mener des élections dans leurs espaces consulaires et dans leurs ambassades.
La décision du gouvernement conservateur va à l’encontre des principes démocratiques. Le contexte actuel en Tunisie et dans le monde arabe exige un accompagnement pour aider ces pays dans leurs transitions démocratiques. Ce gouvernement a décidé de s’opposer à cette volonté populaire et à cette cause juste !
Le Parti démocrate progressiste considère les Tunisiens résidant à l’étranger comme des citoyens à part entière et tient à ce qu’ils pratiquent leur droit de vote en cette période historique : la participation à la construction de la Tunisie de demain. Les Tunisiens vivant au canada ont acquis une expérience démocratique très précieuse à notre pays.
Le Parti démocrate progressiste soutient l’Ambassade de Tunisie au Canada et l’Instance Régionale Indépendante pour les Élections (IRIE) dans les démarches déployées afin de remédier à cette situation et demande à la communauté tunisienne de se mobiliser pour sensibiliser l’opinion publique canadienne et défendre son droit de vote et son droit à être représentée à l’Assemblée Nationale Constituante. Il fait également appel à tous les démocrates, à la société civile et aux partis politiques canadiens pour demander au gouvernement conservateur de réviser sa position afin de permettreaux Tunisiens au Canada de voter les 21 et 22 octobre 2011.
Jamel Jani, secrétaire général de la Fédération du PDP au Canada,
Candidat aux élections de l’Assemblée nationale constituante, circonscription des Amériques et le reste de l’Europe.