« La volonté du gouvernement libéral de recourir à une loi pour restreindre le droit de grève et de libre négociation collective des travailleurs - pourtant inscrit dans la Charte - ne surprend sûrement pas les dirigeants de Postes Canada », souligne Ken Neumann, directeur national du Syndicat des Métallos.
« Depuis plus d’un an, Postes Canada refuse de négocier une entente équitable en ce qui concerne des problèmes cruciaux comme l’égalité pour les femmes, le taux alarmant de blessures et les disparités entre les travailleurs en milieu rural et ceux en milieu urbain », poursuit M. Neumann.
« Au fur et à mesure que le conflit s’enlisait, Postes Canada pouvait se conforter dans l’idée que le gouvernement libéral ne se gênerait pas pour contrer les travailleurs s’ils choisissaient d’exercer des moyens de pression et leur droit de grève. »
« La volonté du gouvernement libéral d’adopter une loi forçant le retour au travail des travailleurs n’est pas une solution au problème ; c’est plutôt la cause du problème. Bafouer les libertés constitutionnelles des travailleurs canadiens constitue un mépris flagrant du droit à une négociation collective libre et juste. C’est un aller simple vers l’impasse, un genre d’attitude qui noie la possibilité d’un règlement équitable », selon M. Neumann.
« Le message envoyé par ce gouvernement à Postes Canada et aux autres sociétés qui font peu de cas du droit à une négociation collective est le suivant : "ne vous inquiétez pas ; on s’en occupe". C’est une autre preuve que le gouvernement renie ses belles "valeurs" de justice et d’équité, de défendre les travailleurs ou de faire croître la classe moyenne », a-t-il ajouté.
« La présentation de la loi par les libéraux pour forcer le retour au travail a eu lieu un jour après que leur gouvernement a dévoilé son intention d’offrir aux grandes sociétés et entreprises un allègement fiscal de 16 milliards de dollars - une offrande qui sera évidemment payée par les familles des travailleurs et de la classe moyenne partout au pays », a fait remarquer M. Neumann.
« Ce sont ces mêmes familles qui espéraient bénéficier des réductions de taxes pour la classe moyenne annoncées par les libéraux. »
« En réalité, les promesses de Trudeau bénéficient aux mieux nantis. Les travailleurs canadiens qui gagnent 50 000 $ par année ont droit à une maigre réduction de 71 $, tandis que ceux qui ont des revenus de 200 000 $ se voient soustraire un montant de 680 $ », a-t-il renchéri.
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