Textes choisis et présentés par Karin Bauer
Préface de Elfriede Jelinek
Le combat contre l’impérialisme, le fascisme et le capitalisme militarisé était la raison d’être de la Fraction armée rouge (RAF), dite la bande à Baader, qui s’inspirait de certains mouvements insurrectionnels de l’époque comme les Black Panthers aux États-Unis, les Brigades rouges en Italie ou les Tupamaros en Uruguay.
Qui est-elle, Ulrike Meinhof, au-delà du mythe entourant sa vie spectaculaire et son implication au sein de la RAF ? « L’Allemande la plus brillante depuis Rosa Luxemburg », résumait le poète Erich Fried lors de son éloge funèbre. Immense figure de l’extrême-gauche, sorte de sorcière rouge à laquelle on a tristement accolé l’image d’une terroriste diabolique, Ulrike Meinhof avait auparavant mené une prolifique carrière de journaliste, connue et respectée dans tout le pays. Pour embrasser la guérilla, elle a tiré un trait sur sa vie de bourgeoise, d’épouse et de mère.
Les chroniques d’Ulrike Meinhof, publiées dans la célèbre revue konkret de 1959 à 1969, jettent un vif éclairage sur les conflits et les bouleversements qui ont marqué cette décennie. Elle analyse la guerre froide, la présence d’anciens fascistes au pouvoir, la liberté d’expression sur fond de guerre du Vietnam, la justice sociale et la subordination des femmes. Son écriture s’y révèle mordante et profondément engagée.
Protester, c’est dire « je n’accepte plus cela ». Résister, c’est faire en sorte que plus personne ne l’accepte.
Traduit de l’anglais et de l’allemand par Isabelle Totikaev et Luise von Floto.
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