« Nous avons repris les calculs du Groupe international d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) pour son budget carbone global et nous les avons appliqués au Québec. Le résultat est que pour le prochain siècle le Québec peut émettre 2 100 Mt CO2. En prévoyant une période d’adaptation, cela veut dire que nous devrions émettre 50,3 Mt CO2 par année alors que nous en émettons 61,6. Ce déficit de 11,3 Mt montre bien que le Québec n’est pas aussi vert qu’il le croit. Ce sera encore pire si nous nous lançons dans l’aventure pétrolière, comme le propose le gouvernement en ce moment » prévient Renaud Gignac, chercheur associé à l’IRIS et auteur de la note.
Le budget carbone mesure la quantité totale de CO2 qui peut être émise dans l’air sans causer un réchauffement climatique de plus de 2°C. Une telle hausse de température provoquerait selon les experts du climat une rupture de l’équilibre naturel de la planète. Cela aurait pour conséquence de provoquer nombre de désastres dans le monde (ouragans, hausse du niveau des mers, disparition de certains pays, désertification). Au Québec, on verrait se multiplier les feux de forêt, les inondations et autres dégâts naturels.
« La publication de ce premier budget carbone du Québec permet au gouvernement du Québec d’établir des objectifs qui correspondent à la réalité physique du climat. Il y a une quantité limitée de carbone qui peut être émise dans l’atmosphère et en ce moment, nous la dépassons. Même en respectant les objectifs de réduction d’émission adoptés par le gouvernement, le Québec franchirait cette limite. On parle souvent d’équité intergénérationnelle quand il s’agit du déficit des finances publiques ; il est bon de se rappeler que si nous franchissons le cap de l’augmentation de 2°C du climat planétaire, nos enfants auront une qualité de vie dramatiquement moins élevée que la nôtre » rappelle Renaud Gignac.
La note socio-économique Le budget carbone du Québec est disponible gratuitement sur : http://www.iris-recherche.qc.ca.