Édition du 19 novembre 2024

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Afrique

Le Soudan et le silence des pays arabes

Cela aurait dû être en principe le mois de la réconciliation entre le Soudan et le Sud-Soudan est devenu le mois de la guerre. Peu de personnes étaient convaincu que l’accord atteint au mois de mars, qui déclarait que les citoyens des deux territoires pourraient décider de leur pays de résidence et régulariser leur sitaution administrative- siçgnifierait un rapprochement vers la paix.

Aish

La raison en est que les négociations sous les auspices de l’Union africaine n’a pas résolu la délimitation des frontières, qui est la pierre d’achoppement qui a débouché sur la détérioration des relations entre les deux pays depuis l’indépendance du sud ; ce qui est en cause, en fait, est de quel côté sont les réserves de pétrole.

La région qui a rompu la corde raide s’appelle Heglig dans le Kordofan Sud, et elle abrite plus de 50% du pétrole brut. Pour le nord, il lui appartient. Pour les gens du sud, il s’appelle Panthou et il se situe au sein de son territoire. De la fin de mars Juba a accusé Khartoum de bombardements aveugles de la zone frontalière jusqu’à ce le 10 avril, le Sud-Soudan en prenne le contrôle. Le ministère de l’Intérieur soudanais a parlé ouvertement de guerre, mais cela fait quelques mois que se produisent des affrontements importants autour de la frontière. Depuis lors, Omar el-Béchir a rejeté toute forme de dialogue et considère le Sud-Soudan comme un État ennemi. Dans cette ligne le 20 avril il a lancé une offensive qui a tué 900 sud-soudanais et il a repris le contrôle de la zone.

La population des deux pays se déclare alarmé par les conséquences d’une nouvelle guerre, ce qui renforcerait la crise économique et sociale vécue par les deux Etats. Cependant, les plaintes visent principalement la politique belliqueuse et autocratique du président soudanais, et la population se retrouve condamné que ce soit par les hydrocarbures ou par les protestations. C’est en ce sens que s’exprime l’ancien Premier ministre soudanais et chef du Parti Umma (opposition), al-Sadeq al-Mahdi, qui a dit : « Le Soudan est confronté à un avenir sombre et le parti au pouvoir révèle à nouveau qu’il est le parti de suicide. »

Des centaines de jeunes du Darfour étaient à Khartoum le 4 vril dernier pour assister à l’enterrement d’Abdel-Hakim, un militant étudiant affilié au Mouvement de libération du Soudan (MLS), groupe rebelle du Darfour) qui a été tué par les forces de sécurité. Lors de la manifestation, il y a eu des banderoles rappelant les accusations portées contre al-Bashir, accusé de crimes contre l’humanité commis au Darfour. Mais al-Bashir, qui se déplace librement dans les pays de la région en dépit du mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, continue de réprimer les manifestations et a ordonné à son armée d’attaquer les frontières et les camps de réfugiés qui accueillent des milliers de personnes obligées de fuir. Les exigences de justice et de liberté avaient été relancées et pourraient avoir gagné du terrain, chez les partis d’opposition de plus en plus unis contre le président, mais elles ont été écrasées par une politique qui opte pour la confrontation.

Le Soudan agit en profitant du silence du reste de la communauté internationale, peut-être parce que ses voisins arabes ne sont pas intéressés qu’un nouveau pays comme le Sud-Soudan puisse croître et se consolider. Le Sud-Soudan a établi des relations diplomatiques avec Israël et cela permet à ce que le reste de la région -dans laquelle l’Islam a une forte présence – se prononce sur la situation et le nouvel état apparaît afin de l’exclure de la condition arabe. Cela conduit à les actions d’Omar al-Bashir restent à l’abri de la censure et que personne ne parle même pas de la répression de la population civile et du blocus des frontières, empêchant l’aide humanitaire d’atteindre les zones les plus touchées par le conflit. En bref, il semble que la situation va se détériorer et qu’une guerre ouverte s’initier.

Source : http://www.aish.es

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