Locataires mal-logé.e.s !
Selon le RCLALQ, des centaines de milliers de locataires au Québec ne peuvent pas se loger dans des conditions qui respectent la dignité humaine.
« Flambée du coût des loyers, logements insalubres, incapacité de se trouver un logement pour cause de discrimination, droit au maintien dans les lieux menacé par les pressions et le harcèlement de propriétaires qui veulent relouer les logements plus chers ou les transformer en condominiums, effritement du parc locatif. Tout ça fait de plus en plus de mal-logé.e.s », plaide Martin Thériault, porte-parole du RCLALQ.
Le RCLALQ souligne que les personnes les plus vulnérables sont les plus sévèrement touchées par l’état actuel du marché locatif, ménages à faible revenu, personnes assistées sociales, femmes, familles monoparentales, étudiant.e.s, personnes immigrantes, seules ou monoparentales. Monsieur Thériault rappelle que les loyers ont augmenté en moyenne de 41 % au Québec entre 2000 et 2013. « Les ménages locataires sont étranglés par les augmentations abusives de loyer qui se répètent année après année ».
Lorraine Desjardins, porte-parole de la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ) rappelle que « les familles monoparentales arrivent au deuxième rang, après les personnes seules, parmi les ménages qui consacrent une trop grande part de leur revenu pour se loger ; en 2011, plus du tiers des familles monoparentales payaient plus de 30 % de leur revenu en loyer, alors que 14,2 % d’entre elles y consacraient plus de 50 % ».
De son côté, Carolle Mathieu, présidente de l’R des centres de femmes du Québec souligne que « le coût élevé des loyers ainsi que la pénurie de logements, surtout dans les régions éloignées, empêchent les femmes de sortir du cycle de la violence. Elles demeurent dans des relations abusives, car elles ne peuvent se trouver un autre logement ».
Le RCLALQ déplore également que la Régie du logement, l’instance chargée de protéger les ménages locataires, faillit à sa tâche. « La Régie devrait encadrer la recherche de logement, freiner l’érosion du parc locatif et permettre aux locataires de trouver justice face aux abus des propriétaires dans des délais raisonnables ! » déclare Nicole Dionne du Bureau d’animation et information logement de Québec. Le RCLALQ souligne que les délais d’audience sont démesurés, ce qui chasse les locataires de leur chez soi, les déracine de leur milieu de vie.
Locataires en action !
Pour presser le gouvernement d’agir, le RCLALQ portera durant sa campagne ses revendications pour le droit à un logement sain, bon marché, accessible et sécuritaire : contrôle universel et obligatoire des loyers, code du logement provincial, mesures de protection du parc locatif, réduction des délais à la Régie du logement et encadrement juridique du processus de location. Une déclaration commune en faveur de ses revendications circulera afin d’être signée par des organismes et des locataires à travers le Québec.
Dans le cadre de sa campagne Assez d’être mal-logé.e.s !, le RCLALQ entend diversifier et accroître les moyens d’action. Au cours des prochains mois, il dévoilera ses statistiques sur les atteintes au parc locatif et sur les hausses de loyer, distribuera des dizaines de milliers de dépliants informant les locataires de leur droit de refuser une augmentation de loyer, organisera des actions de mobilisation en février et en mars et soulignera la Journée des locataires lors d’une manifestation nationale le 24 avril à Québec.