« Gaétan Barrette est atteint du même délire de gestionnaire qu’il dénonçait lui-même avant de devenir ministre ! Ce délire doit cesser. Après la fusion des établissements de santé avec la Loi 10, voilà que le ministre entame la centralisation des laboratoires d’analyse médicale du Québec avec le projet Optilab. Alors qu’il était président de la FMSQ, tout cela était irrecevable, mais maintenant qu’il est ministre, il retourne sa veste sans sourciller. Il impose une centralisation démesurée et n’écoute ni les techniciennes et les spécialistes de laboratoires qui pourraient aider à faire les choses dans l’ordre ! », déplore Amir Khadir.
Des échantillons prélevés à Gaspé devront maintenant être transportés sur 400 kilomètres pour être analysés à Rimouski. Un seul laboratoire desservira les régions de Laval, Lanaudière et des Laurentides, qui regroupent 1,3 million de personnes ! En Montérégie, un laboratoire tout neuf qui occupe un étage complet de l’hôpital de Saint-Jean-sur-Richelieu demeurera sous-utilisé puisque les analyses se feront majoritairement à Longueuil.
« C’est farfelu de penser que de fermer des centres d’analyse et de centraliser des laboratoires qui sont à huit heures de route des établissements de santé permettra d’offrir la même qualité de service ! On a déjà entendu ce refrain et ça s’est avéré un mensonge selon la Protectrice du citoyen.
Personne de sérieux dans le monde médical n’approuvera cette centralisation délirante si elle n’est pas revue et améliorée. En tant que médecin spécialisé en microbiologie-infectiologie, je sais que la rapidité d’analyse et la qualité des échantillons peuvent avoir un impact sur la survie de certains patients. Le ministre Barrette ne doit pas attendre une tragédie pour réviser son plan », estime le député-médecin.
En point de presse jeudi matin, Amir Khadir a joint sa voix à la présidente de l’APTS, Carolle Dubé, au président de l’Association des médecins hématologues et oncologues du Québec, le docteur Martin A. Champagne, au préfet de la MRC de Kamouraska et vice-président de la Fédération québécoise des municipalités, M. Yvon Soucy, et à la députée du Parti Québécois, Diane Lamarre, pour demander au ministre de la Santé de revoir sa stratégie d’un autre siècle.
« Il est révoltant de voir deux médecins comme Philippe Couillard et Gaétan Barrette agir à l’encontre des meilleures pratiques de la médecine moderne. Les principes de la médecine contemporaine commandent de rapprocher les soins des patients, que ce soit l’évaluation, le suivi ou les traitements administrés. MM. Couillard et Barrette veulent au contraire éloigner les services de laboratoires essentiels au traitement des patients. Le milieu n’est pas contre la centralisation en soi, mais cela doit se faire dans le maintien de la qualité et de l’acces de la population à des services de qualité. Et ça, on ne peut pas le faire en ignorant tous les professionnels de la santé », a poursuivi M. Khadir.
Parmi les premières victimes de cette centralisation massive se trouvent les régions qui se verront privées d’environ 500 bons emplois. « Je comprends la FQM de s’inquiéter de la dévitalisation des régions. Le gouvernement prétend créer de l’emploi avec des projets polluants comme la cimenterie McInnis, alors qu’il devrait s’assurer de maintenir en région des bons emplois dans le réseau public », poursuit M. Khadir.
Le député solidaire presse le ministre de la Santé de s’asseoir avec les acteurs du milieu de la santé, notamment les représentants des 5000 technologues du Québec et la Fédération québécoise des municipalités, qui réclament une rencontre depuis longtemps.
« Il suffit d’un coup de fil de la présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec pour que M. Barrette fixe un rendez-vous alors que le syndicat des technologues en est rendu à brandir la menace d’un recours juridique pour obtenir son attention ! C’est inadmissible ! Gaétan Barrette devrait se garder une petite gêne avec son favoritisme envers son ancienne fédération. Il doit également penser aux travailleurs et aux travailleuses du réseau ainsi qu’aux patients », tonne le député de Mercier et porte-parole solidaire en matière de santé.