Québec, le 3 décembre 2019 ⎯ D’après une étude menée par l’Université Western, une travailleuse canadienne sur trois a déclaré avoir été victime de violence conjugale et plus de la moitié ont indiqué que cette violence se poursuivait au travail1
. Face à ce constat, la Maison pour femmes immigrantes invite les principaux employeurs et syndicats de la région de Québec à se mobiliser pour devenir des Milieux de travail alliés contre la violence conjugale.
Il arrive souvent que les femmes que nous hébergeons nous confirment que le harcèlement de leur conjoint ou ex-conjoint se poursuit jusque sur leur lieu de travail. Elles peuvent recevoir des dizaines d’appels, de messages texte ou de courriels par jour, certains conjoints vont même jusqu’à s’introduire sur leur lieu de travail. « C’est important que les employeurs et les syndicats soient conscients de cette réalité. Cette campagne vise à les informer sur la problématique de la violence conjugale et à les encourager à mettre en œuvre des mesures pour soutenir et accompagner les employées qui en sont victimes », indique Mme Murielle
Jean-Baptiste, la coordonnatrice de la Maison pour femmes immigrantes.
Les principaux employeurs et syndicats de la région recevront, par la poste, une affiche et un dépliant les informant d’actions concrètes à développer pour soutenir leurs employées victimes de violence conjugale. Ils peuvent, par exemple, aménager le poste et les conditions de travail de la victime, si elle le souhaite, ou mettre en place des mesures de sécurité adaptées si l’employée se sent en danger : filtrage des appels, procédure si le conjoint se présente sur le lieu de travail, etc. Ils peuvent également compter sur la vaste expertise des intervenantes de la Maison pour femmes immigrantes pour recevoir des formations sur la problématique,connaître les services des maisons d’hébergement ou encore recevoir des outils de
sensibilisation.
71 % des employeurs ont déjà vécu une situation où il s’avérait indispensable de protéger une victime de violence familiale2 . Cette statistique montre que les employeurs et les syndicats ont un rôle à jouer auprès de leurs employées et qu’ils peuvent faire la différence dans la vie des femmes victimes de violence conjugale. « La violence conjugale n’est pas une problématique isolée à la sphère privée, elle poursuit les victimes partout. Pour en venir à bout, nous avons besoin d’un maximum d’allié.e.s
Cette vaste campagne de sensibilisation, organisée par le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale et ses 43 maisons membres, prend son envol dans le cadre des 12 jours d’action 2019 pour l’élimination de la violence envers les femmes. Elle se poursuivra tout au long de l’année 2020. Au total, un millier d’employeurs et de syndicats seront rejoints à travers la province.
La Maison pour femmes immigrante est une ressource d’hébergement d’aide et de soutien pour les femmes immigrantes et québécoises et leurs enfants victimes de violence conjugale.
La MFI offre différents services pour répondre à leur besoins et pour les aider à sortir de la situation de violence conjugale. Les services de la MFI sont adaptés aux besoins des femmes immigrantes et leurs enfants victimes de violence conjugale.
Dans la dernière année, la MFI a accueilli 45 femmes et 29 enfants et 65 femmes ont reçu des services externes (consultations sans hébergement ou post hébergement, accompagnement dans les démarches, etc..) La MFI a répondu à un total de 2627 demandes d’aide ou d’information de la part de victimes, de proches ou de professionnel.le.s.
> Pour en savoir plus sur la campagne et consulter les outils : https://maisonsfemmes.qc.ca/campagnes-de-sensibilisation/milieux-de-travail-allies-contre-la-violenceconjugale/
Source :
Maison pour femmes immigrantes
1 Wathen, C.N., MacGregor, J.C.D. et MacQuarrie, B.J.,(2014). Peut-on être en sécurité au travail quand on ne l’est pas à la maison ?,
Premières conclusions d’une enquête pancanadienne sur la violence conjugale et le milieu de travail, Université Western Ontario et Congrès
du travail du Canada (CTC), Ontario.
2 Boyer, C. et Chénier, L. (2015), La violence familiale et le rôle de l’employeur, Conference Board du Canada
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