Édition du 17 décembre 2024

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Santé

La réforme Barrette un an plus tard - Les syndicats en santé de la CSQ dressent un bilan catastrophique de la loi 10 pour la région

SAGUENAY, QC, le 6 avril 2016 - Plus d’un an après l’entrée en vigueur de la loi 10 qui a créé des mégastructures en santé, le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ), le Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et des professionnels de l’administration du Saguenay-Lac-Saint-Jean (SPBTPA-CSQ) et la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) dressent un bilan très sombre de la réforme Barrette pour la région.

En conférence de presse ce matin, la présidente du SIISNEQ-CSQ, Nathalie Savard, a soutenu que cette réorganisation dans le réseau de la santé n’a eu aucun effet bénéfique, bien au contraire.

« Le ministre Gaétan Barrette promettait que sa réforme contribuerait notamment à l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins tout en favorisant un meilleur accès aux services pour la population. Un an plus tard, rien de cela ne s’est produit pendant que la situation dans nos établissements du Saguenay-Lac-Saint-Jean s’est considérablement détériorée », blâme sévèrement la leader syndicale.

Une détresse psychologique jamais vue

Nathalie Savard ajoute que le ministre a non seulement échoué dans sa tentative d’améliorer les soins, les services et l’accessibilité pour les patients, mais également contribué à une sérieuse détérioration des conditions de travail du personnel de la santé.

« Je suis présidente du SIISNEQ-CSQ depuis douze ans et je n’avais jamais vu une telle détresse psychologique chez les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes du réseau. Nous avions réussi, par nos efforts, à faire reculer le taux d’absentéisme et le temps supplémentaire obligatoire avec des projets novateurs sur la planification de gestion des horaires. En un an seulement, la mise en place de la réforme Barrette a complètement anéanti l’ensemble de nos gains. Effectivement, au CIUSSS Saguenay-Lac-Saint-Jean, nous sommes présentement en réorganisation structurale, ce qui diminue le temps de traitement des vrais problèmes. Cette réforme a eu comme effet de faire reculer d’au moins cinq ans les relations du travail. »

Une double opération de démolition

Pour sa part, la présidente du SPBTPA-CSQ, Kate Lavoie, renchérit en soutenant que les effets dévastateurs de la loi 10, conjugués aux multiples coupes et compressions, ne s’arrêtent pas là.

« Depuis cinq ans, ce ne sont pas moins de 50 millions de dollars qui ont été amputés au budget de la santé dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Cela équivaut à une perte de 800 emplois dans notre économie régionale. Sans compter qu’un autre montant de 18 millions s’ajoutera d’ici le 31 mars 2017 ! Le ministre Gaétan Barrette et son gouvernement sont donc en train de démolir non seulement notre réseau public de santé, mais également notre économie régionale. C’est extrêmement grave, » déplore Kate Lavoie.

Le silence complice de Serge Simard

Ce qui fait dire à Nathalie Savard que le député Serge Simard, en plus de s’inquiéter des projets de fusion de Rio Tinto dans la région, aurait grandement intérêt à dénoncer les propres projets de fusion en santé de son gouvernement, qui causent aussi un tort pas moins considérable au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Gaétan Barrette doit changer de cap

De son côté, la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, interpelle le ministre Gaétan Barrette : « Il est urgent que le ministre prenne acte de la situation et revienne rapidement à la raison. Il doit mettre fin à l’opération de démolition en cours lancée par son gouvernement dans le secteur de la santé. »

Elle ajoute que « le ministre Gaétan Barrette a trompé la population et le personnel de la santé sur les objectifs de sa réforme qui a eu tous les effets contraires de ceux pour lesquels il s’était engagés. Il doit maintenant avoir le courage de faire face à la réalité et mettre fin à la Loi 10. Nous lui demandons de s’asseoir avec nous pour trouver des solutions afin de garder notre système de santé public et accessible à tous. Des solutions, nous en avons à lui proposer », plaide Claire Montour.

Une élection partielle qui tombe à point

En terminant, la présidente du SIISNEQ-CSQ, Nathalie Savard, croit que l’élection partielle en cours dans le comté de Chicoutimi est une belle occasion d’envoyer un message clair au gouvernement Couillard et à son ministre de la Santé.

« En deux ans seulement, les mesures qui nous ont été imposées par le gouvernement libéral en santé et dans d’autres secteurs nous ont fait plus de mal que toutes les mauvaises nouvelles économiques que nous avons dû subir. Nous n’avions jamais vu un gouvernement adopter aussi froidement des politiques qui font directement mal aux gens et pourtant demeurer insensible aux conséquences de ces gestes. Il est plus que temps de démontrer à ce gouvernement que nous sommes ici, des gens courageux, qui ont à cœur leur région. Nous voulons, pour celle-ci, des services de santé publics, de qualité, et que les gens qui donnent ces services aient la possibilité de le faire dans la dignité et "en santé". Nous voulons de plus une économie régionale forte et solide, et ce n’est certainement pas en coupant 50 millions de dollars dans la santé, soit l’équivalent de 800 emplois, que le gouvernement de M. Couillard obtiendra les résultats escomptés. Donc, le 11 avril 2016, disons NON au gouvernement Couillard », conclut Nathalie Savard.

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