Montréal, le 26 juin 2019 — Solidarité sans frontières répond aujourd’hui à la Politique d’accès aux services municipaux sans peur de Montréal. Le réseau des migrant-es et leur supporters ne croit pas que la politique aurait un réel impact sur la vie des Montréalais-es sans papiers. Même si la reconnaissance formelle de l’existence des personnes sans statut dans notre communauté est un gain, la nouvelle politique pourrait même ajouter de nouveaux risques pour ces derniers·ères.
Résumé :
•La police est la principale source de danger pour des personnes sans statut, plus particulièrement à cause de son pratique de profilage racial. Mais, le SPVM est exclu de la politique. Il est insultant d’inviter les personnes sans statut à fréquenter la bibliothèque ou la piscine du quartier sans les rassurer qu’elles ne se feront pas arrêtées en chemin par la police, envoyées dans la prison migrante de Laval, et expulsées. Dans ce contexte, une carte d’identification indiquant leur vrai nom peut mener à leur identification par le SPVM et ensuite à leur détention par l’ASFC.
•De plus, la carte d’identité introduit par la Ville semble être uniquement réservée aux personnes sans statut. Elle va donc les catalogues officiellement comme « sans papiers » ce qui est plutôt contradictoire avec la volonté d’en faire des Montréalais·es comme les autres. Nous nous inquiétons également que les renseignements personnels, collectés pour l’émission de cette carte d’identité, peuvent tomber entre les mains du SPVM, de l’AFSC ou de la GRC et peuvent mener à une plus grande surveillance et contrôle des Montréalais·es sans papiers.
•La création de la Cellule d’intervention et de protection géré par le CAVAC ne servira à rien dans le contexte actuel. D’une part, le système judiciaire s’est montré incapable de gérer des cas d’abus, de violences et de harcèlements dans plusieurs circonstances. Il est également corrompu par le discrimination et le racisme systémiques. D’autre, puisqu’il n’y a rien dans la politique qui empêche un agresseur ou exploiteur d’user des représailles en signalant sa victime directement à l’ASFC, il serait surprenant que plusieurs personnes aient recours à cette option.
•Avec une réelle volonté, Solidarité sans frontières croit qu’il est tout à fait possible pour l’administration Plante de faire de Montréal une ville sécuritaire pour les personnes sans statut. Entretemps, nous continuerons de bâtir une Cité sans frontières : en refusant de permettre à ce que le statut d’immigration détermine l’accès au logement, l’éducation, des services de santé, la bouffe, etc. ; en brisant l’isolement et en bâtissant des réseaux de solidarité qui nous permettent de nous défendre contre l’exploitation et la violence des prisons et des frontières.
Texte intégral : http://www.solidarityacrossborders.org/fr/montreal-is-neither-a-sanctuary-city-nor-safe-for-undocumented-migrants
Source : Solidarité sans frontières
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