« On s’inquiète de voir la précarité perdurer pour les travailleurs temporaires pendant le temps que se donne Québec pour la réflexion. On ne peut pas continuer de miser sur un afflux de travailleurs temporaires vulnérables à l’exploitation et aux abus en raison des permis fermés. Cela doit cesser », déclare le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc.
La FTQ s’inquiète de la mise sur pause des programmes d’immigration permanente, au moment même où Québec avait prévu dans ses nouveaux règlements un mécanisme pour accueillir de façon permanente des travailleurs « manuels et intermédiaires », ce qui aurait constitué une porte d’entrée pour les travailleurs étrangers temporaires.
Rappelons que les annonces d’Ottawa, qui sont venues imposer des limites à certains programmes d’immigration temporaire, auront pour effet d’empêcher des milliers de travailleurs migrants déjà présents sur le territoire de renouveler leur permis de travail lorsque ceux-ci viendront à échéance. « Il y a fort à craindre que certains de ces travailleurs choisissent de demeurer sur le territoire sans détenir de statut, les exposant à d’autant plus de précarité et de vulnérabilité. Pour faire face à ces enjeux, la FTQ réclame que le gouvernement du Québec mette en place, de toute urgence, des mesures transitoires permettant aux travailleurs migrants se trouvant sur le territoire d’obtenir un statut permanent et d’ainsi éviter les expulsions », ajoute le secrétaire général.
Or, l’annonce de Québec prend la direction inverse : geler les programmes permettant d’obtenir un statut permanent et maintenir les travailleurs temporaires dans l’incertitude et la précarité. « En plus, les coupes en matière de francisation ciblent les travailleurs temporaires, alors même qu’on exige d’eux une connaissance du français pour obtenir un statut permanent. Quand le gouvernement cessera-t-il de traiter les travailleurs étrangers comme de la main-d’œuvre jetable ? », conclut Denis Bolduc.
La FTQ entend participer aux consultations sur la planification de l’immigration, devancées au printemps 2025, pour réclamer l’abolition des permis fermés et pour exiger qu’on réponde aux besoins de main-d’œuvre permanents par un accès à l’immigration permanente et non par des programmes qui confinent des travailleurs migrants à la précarité.
La FTQ approuve d’ailleurs l’intention d’inclure l’immigration temporaire dans la planification de l’immigration, ce qui était une revendication de la centrale lors des dernières consultations publiques.
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