Édition du 18 juin 2024

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Amérique centrale et du sud

La Jamaïque, Antigua et Barbuda pourraient rompre leurs liens avec la monarchie britannique

Renouvellement de l’appel à réparations pour l’esclavage.

Le plan de la CARICOM parle de réparations de développement d’abord et avant tout. Il identifie des domaines de notre développement dans toute la région, où les dommages liés à l’esclavage et au génocide persistent à avoir un impact sur la vie des populations d’aujourd’hui. Dans ce plan, nous « invitons », je crois que c’est le mot que nous devons utiliser à cette étape, l’Europe à s’assoir avec nous à la table pour discuter de ce plan pour ce qui est de l’éducation et des soins de santé.

Democracynow.org, 13 septembre 2022
Traduction, Alexandra Cyr

Introduction

Amy Goodman : Au moment où le roi Charles 111 s’adresse au Parlement britannique pour la première fois, nous jetons un regard sur l’héritage du colonialisme britannique dans les Caraïbes où les appels à réparations augmentent. Il fut un temps où ces îles formaient le cœur du premier empire colonial britannique en Amérique du nord. Plus d’un demi-million d’Africains y ont été installés.es à titre d’esclaves et y ont travaillé jusqu’à ce que mort s’en suive. Ce chapelet d’iles comprend la Jamaïque, les Bermudes, les Bahamas, Antigua et Barbuda, Trinidad et Tobago et bien d’autres qui, actuellement font partie du Commonwealth britannique.

(Nous en discuteront avec) Dorbrene O’Marde président de la Commission de réparations d’Antigua et Barbuda également ambassadeur d’Antigua qui dit que, personnellement, il ne pleurera pas le décès de la Reine Elizabeth parce que son règne a contribué à « camoufler l’historique brutalité de l’Empire sous un verni de grandeur, de pompes et d’apparats ». Nous discuterons aussi avec le poète et musicien jamaïcain Mutabaruka qui déclare que la monarchie britannique « est le symbole d’activités criminelles » et que l’État britannique doit des réparations à ses anciennes colonies comme la Jamaïque pour corriger cette histoire d’abus. Il ajoute : « Les gestes sont plus audibles que les mots ».
Après le décès de la Reine Elizabeth 11, le premier ministre des iles jumelles d’Antigua et Barbuda a annoncé à la population, que bientôt, elle aurait à voter pour ou contre la rupture avec le Commonwealth. Si la rupture était décidée, elles deviendraient une république. Le Premier ministre Gaston Browne s’est exprimé sur ITV News après que le Prince Charles ait été confirmé au titre de Roi d’Angleterre (sous le nom de Charles 111).

Premier ministre G. Browne : Il ne s’agit pas d’un acte hostile et d’aucune différence entre Antigua et Barbuda envers la monarchie. Mais c’est un geste final comme je l’ai déjà dit, pour compléter notre indépendance et nous assurer que nous sommes une véritable nation souveraine.

Ian Woods (intervieweur) : Quand pensez-vous soumettre ce référendum ?

G. Browne : Je dirais dans les deux ou trois ans.

A.G : Ceci se passe après que la Barbade ait voté l’an dernier la rupture avec son passé colonial et soit devenue une république. Pendant ce temps, le Parti travailliste au pouvoir en Jamaïque, déclare qu’il songe aussi à tenir un référendum pour devenir une république.
Dorbrene O’Marde, nous allons commencer avec vous. Qu’elle est votre réaction au décès de la Reine Elizabeth 11 et que demandez-vous pour votre pays ?

Dorbrene O’Marde : (…) Je dois vous prévenir que je vais être très mesuré ici. Je reconnais que nous parlons de décès. Nous parlons de la perte d’un être humain, que la Reine avait une famille, etc. etc. Mais je n’ai aucune obligation de pleurer ce décès. Simplement à cause de ma compréhension de l’histoire, des relations entre la monarchie britannique avec les Africains.es et les Asiatiques, surement avec les Africains.es sur le continent et ici dans les Caraïbes. Donc, ma réponse se doit peut-être de reconnaitre le rôle que la Reine Élizabeth 11 a joué, comment elle a réussi à camoufler l’historique brutalité de l’Empire sous un verni de grandeur, de pompes et d’apparats, et je suppose d’élégance. Mais je pense qu’à ce moment de (notre histoire) nous devons l’examiner plus précisément.

(DN) Juan Gonzalez : Quant à cette histoire, pouvez-vous nous parler du rôle des rois Charles premier et Charles 11 dans les Caraïbes, spécialement en Jamaïque ? Ceci pour ceux et celles qui ne connaissent pas cette portion de votre histoire.

D. O’M. : Pour examiner le rôle de la monarchie, nous devons remonter à la mi-17ième siècle, aux années 1600. Le roi Charles premier est celui qui a, je pense, débuté le trafic entre la Grande Bretagne et l’Afrique. Au point de départ c’était pour l’or, les métaux et d’autres marchandises. C’est ce qui a déclenché le trafic d’êtres humains pour l’esclavage, le mouvement de l’esclavage des Africains.

Par la suite, Charles 11, et son cousin qui deviendra James premier, sont propriétaires de la Compagnie royale africaine. Ils sont totalement responsables, du transfert d’Africains vers les Amériques à un nombre qui n’a jamais été dépassé dans l’histoire. Donc, ce dont nous parlons ici, c’est l’implication active de la monarchie britannique dans la propriété des opérations transatlantiques. Je préfère parler du commerce européen des esclaves.

Même avant Charles premier, nous pouvons aussi parler d’Élizabeth première. Nous voyons cette suite des mêmes noms impliqués dans ce dont nous parlons. Et il faudrait que nous prenions le deuil pour Élizabeth 11 et accueillir Charles 111 ? Nous les connaissons, nous connaissons tous ces Charles et toutes ces Élizabeth. Donc, pour moi, il n’y a pas de deuil à faire en ce moment.

J.G. : Je voudrais aussi introduire Mutabaruka, le renommé poète et musicien jamaïcain. Qu’elle est votre réaction au décès de la Reine Élizabeth 11 et aux rapports entre l’Empire britannique et la Jamaïque ?

Mutabaruka : Bonjour, je suis tout-à-fait d’accord avec le premier invité. Je ne veux même pas retourner à l’époque de l’esclavage parce que beaucoup soutiennent que la Reine Élizabeth 11 n’était pas responsable de ce que ses ancêtres ont fait. Mais elle a déclaré que l’esclavage était légal à l’époque. Elle n’a pas reconnu (la profondeur) de ce dont nous parlons dans les Caraïbes.

Nous devons nous rendre compte : elle est montée sur le trône d’Angleterre en 1952. Si vous étudiez l’histoire entre 1952 et maintenant, vous comprendrez que même si l’esclavage a été aboli, ils l’ont redéfini pour l’appeler colonialisme. Le colonialisme, dans cette partie du monde est représenté par la monarchie anglaise. Donc, nous ne parlons pas d’une individu mais d’une entreprise, d’une institution, la Monarchie anglaise, qui a totalement empêché tous les progrès que nous aurions pu faire sans ce qui a été baptisé colonialisme et qui pour nous, s’apparente à l’esclavage.

Nous devons nous rappeler qu’à ses débuts comme monarque il y a eu la révolte Mau Mau (au Kenya n.d.t.). C’est un cas intéressant parce qu’elle a été nommée reine alors qu’elle était au Kenya. On ne peut ranger les cruautés et les méchancetés que l’armée britannique a perpétrées contre les Africains comme si de rien n’était. Elle n’a jamais eu aucune sympathie, n’a jamais rien dit de quelque manière que ce soit sur ce qui se passait.

L’Afrique du sud durant l’apartheid, les Britanniques en faisaient partie. Il est démontré que ce régime a tué des milliers d’Africains.es qui se battaient pour le respect des droits de la personne dans leur pays. Et ce n’est que récemment, et durant la Présidence de Mandela que nous avons su que lui et sa femme Winnie étaient encore sur la liste des groupes terroristes. Même à ça, ni l’Angleterre et sa reine qui régnait à l’époque, n’ont fait le moindre effort pour diminuer les problèmes que subissaient les Africains.es dans cette partie du monde.

Revenons aux Caraïbes de cette époque. Elles ont été dévastées, nous connaissons cette histoire. Un des plus riches propriétaires de plantation de canne à sucre, était William Beckford qui est devenu une des personnes les plus riches d’Angleterre. Jusqu’à maintenant, nous reconnaissons le nombre exorbitant de personne qui sont mortes à cause de l’institution de l’esclavage, par la suite appelé colonialisme. Le peuple a été en mouvement spécialement ici, en Jamaïque et l’Angleterre nous a donné une constitution. Ce sont Alexander Bustamante et Norman Manley qui, en 1962 ont été les artisans de cette opération alors que la Jamaïque devait devenir indépendante. Ils sont allés en Angleterre et se sont fait donner une constitution qui doit donner les fondements de la vie de la population jamaïcaine.

Quand vous étudiez cette constitution, vous comprenez que le peuple n’a aucune propriété du sol ici. Au tribunal, on ouvre les séances par : « La Couronne contre…. ». C’est ce avec quoi nous vivons en ce moment. Pourtant la Jamaïque est sensée être un pays indépendant. La plupart des habitants.es sont indépendants.es. Mais, même à ça, nous n’y sommes pas encore, nous ne gouvernons pas vraiment notre pays. Notre chef d’État, le gouverneur général, est un représentant de la Reine d’Angleterre…dans un pays indépendant. Comment cela se peut-il, dans un pays indépendant, que la première dame soit l’épouse du gouverneur général pas celle du Premier ministre ? Ils ont conçu la constitution de cette manière. Et ces soit disant…., nous les appelons « boss d’esclaves » « chics propriétaires d’esclaves » continuent à maintenir ce régime en vie alors qu’il a commis tant de crimes et d’atrocités à l’époque et continue à en commettre.

Je voudrais aussi dire qui si, en ce moment, nous respectons 12 jours de deuil, nous reculons, nous sommes atteints du syndrome de Stockholm comme nos dirigeants.es dans les Caraïbes. Voilà une famille marquée par des activités criminelles envers vos ancêtres et maintenant vous vous mettez à les aimer ? Comment est-ce possible ? Alors que nous savons que l’histoire se répète. Nous savons ce qui s’est passé dans ce pays soit disant démocratique et nous devrions honorer la monarchie la plus horrible et cruelle qui ait jamais existée, alors que nous savons ce qui s’est passé ? Comment pourrions-nous avoir 12 jours de deuil ? 12 jours de deuil pourquoi ? Pourquoi ne prenons-nous pas le deuil pour les milliers et millions de gens qui sont morts en traversant l’Océan Atlantique ? Nous ne prenons pas le deuil pour tous les combattants.tes de notre époque. Il n’y a pas de deuil pour Tacky ou Nanny ni toutes ces personnes qui meurent tous les jours pour se défendre et se battre contre l’emprise du colonialisme britannique.

Nous ne nous arrêtons pas en nous disant que nous devons prendre le deuil. Je ne suis pas de ceux et celles qui le font ; je ne crois pas que ce soit un moment pour prendre le deuil.

A.G. : Mutabaruka, que répondez-vous à celui qui était le Prince Charles, qui il n’y a que quelques semaines, faisant l’éloge de la contribution des Jamaïcains.es à la vie britannique en la qualifiant d’incalculable dans un message commémorant l’indépendance du pays durant les années 1960 ? Maintenant, la Jamaïque comme Antigua et Barbuda parlent d’un référendum pour une indépendance totale, sur un projet de république ? Quel serait le résultat de cet exercice selon vous ? Et quelles seraient les réparations et excuses vous seraient acceptables ou adéquates ? En passant, c’est un honneur de vous parler à nouveau après l’avoir fait il y a plusieurs années à Brooklyn.

M. : Il y a bien des années en effet. Ce que (le Prince a dit) est ce que nous nous attendions qu’il dise. Mais, les gestes pèsent plus que les paroles. Et s’il pense faire quelque chose, il doit comprendre nos sentiments, nous les Africains.es de cette partie du monde, et les agissements de ses ancêtres. Donc, pour prendre en compte la situation, il ne doit pas se limiter à dire son malaise face à ce qui s’est passé. Ce n’est pas une excuse. Et il l’a déjà fait. Il est venu dans les Caraïbes et y a déclaré : « En voyant ce qui est arrivé, que nous en sommes responsables mais nous en sommes désolés, nous allons réparer ».

Il y a eu ce qu’ils ont appelé et que nous avons appelé réparations. Quelque chose distribué entre les différents pays. Mais pour ce qui est de faciliter les réparations et le rapatriement…Car nous ne sommes pas venus ici volontairement et il y a des personnes qui veulent retourner en Afrique parce qu’ elles ne sont pas ici de par leur volonté mais forcées. Personne n’a demandé à venir aux Caraïbes, pas ces Africains.es en tous cas. Mes propres ancêtres n’ont jamais demandé à venir ici. Donc, la communauté Rastafari scande avec force : « Réparation, rapatriement ». C’est clair que ces gens veulent retourner en Afrique et ils doivent le faire sans en être arrêtés.es par l’argument de l’existence du Commonwealth. On ne s’éloigne pas de la Reine et de la Monarchie si, dans des pays qui réussissent à accomplir la rupture, ils restent liés au Commonwealth qui vous attache au système colonial dont vous tentez de vous retirer. Ce n’est pas rompre avec la Reine ou le Roi si vous demeurez dans le Commonwealth.

Chez-nous, en Jamaïque, il y a beaucoup de grands-pères encore vivants qui ont combattu dans la Royal Air Force durant la seconde guerre mondiale ; ils sont allés en Angleterre et ont aidé à relever l’Angleterre. Où en sont-ils ? Premièrement, pour aller en Angleterre, la mère patrie, vous devez avoir un visa. Et nous ne pouvons y demeurer qu’un temps limité. En plus nous sommes visés en ce moment par le « Windrush ». (Un scandale qui a commencé en 2017. Une politique du gouvernement britannique annoncée en 2012 renforçait les contrôles en immigrations. Des personnes arrivées jeunes avec leurs parents devaient prouver leurs années de séjour sur le territoire, des preuves de résidence pour tout ce temps. Sinon, ils tombaient dans la catégorie des « sans- papiers » et étaient sujet au rapatriement dans un pays où ils n’avaient pratiquement jamais vécu. Les Caraïbéens étaient très nombreux à être sujet à cette réglementation. Il est devenu notoire que ces mesures visaient à réduire l’immigration originaire du Commonwealth surtout les gens de couleur). Nous recevons ces personnes qui jusqu’à maintenant vivaient là-bas depuis 60 ans, y ont eu des enfants, des maisons et tout ce qu’il faut pour vivre. On le renvoie en Jamaïque. C’est une des mesures les plus racistes que je n’ai jamais vu de toute ma vie. Et nous devons bâtir notre pays.

J.G. : Mutabaruka, je voudrais introduire Dorbrene O’Marde au sujet des réparations. Pouvez-vous nous dire ce que sont les exigences que votre Commission présente dans sa lettre à la famille royale ? Et quelles sont vos vues sur les réparations ?

D.O’M. : Cette lettre est la deuxième adressée à la Monarchie. Il y a environ un an ou deux, le Prince Harry était ici. Et cette année ou l’an passé, (…) son frère est aussi venu, celui qui devrait être le prochain roi.

Dans cette lettre nous leur disons simplement que nous sommes faigués.es et plutôt insultés.es par leur approche. Ils nous disent des choses que nous savons déjà. Nous savons que l’esclavage était horrible ; ils n’ont pas à nous le répéter. Nous savons qu’un génocide a été commis ; ils n’ont pas à nous le répéter. Dans cette lettre nous leur disons simplement : « S’il vous plait, ne venez pas ici pour nous insulter en faisant des déclarations que Tony Blair a déjà faites. Votre Ministre des affaires étrangères, s’adressant à notre Parlement, nous a regardés.es nous les Carabïéens.nes, descendants.es d’esclaves et nous a dit que nous devrions oublier tout ça et aller de l’avant. C’est l’essentiel de notre lettre.

Maintenant, pour répondre à l’autre partie de votre question : ce que les réparations représentent pour nous, ce que ce moment représente dans notre lutte pour les réparations ? Nous demandons que la Grande Bretagne révise son rôle dans le sous-développement intentionnel qu’elle a installé en Afrique et ici dans les Caraïbes. Nous lui demandons de réviser son rôle dans le génocide, dans le pillage et la violence qu’elle a exercé sur les habitants.es d’origine africaine sur le continent et ici dans les Caraïbes. Qu’elle revoie son rôle pour qu’elle comprenne clairement que la moralité impliquée dans la situation comme l’éthique exigent des réparations. Ces réparations s’imposent parce que vous avez commis des crimes contre l’humanité et qu’il y a une obligation morale et éthique pour que vous reconnaissiez ces crimes au meilleur de vos capacités, au mieux de ce que vous pouvez faire pour boucher les trous que vous avez laissés dans l’histoire et dans la vie des Africains.es.

Je suis membre de la CARICOM Reparations Commission et Président d’Antigua et Barbuda. Cette Commission a produit un plan en dix points qui définit, pour la communauté internationale, pour nous aussi dans les Caraïbes, comment nous voyons les réparations. C’est un plan pour le développement. Il est différent des plans de réparations antérieurs développés par la diaspora où des individus désignés.es pour recevoir les réparations étaient identifiés.es. Le plan de la CARICOM parle de réparations de développement d’abord et avant tout. Il identifie des domaines de notre développement dans toute la région, où les dommages liés à l’esclavage et au génocide persistent à avoir un impact sur la vie des populations d’aujourd’hui. Dans ce plan, nous « invitons », je crois que c’est le mot que nous devons utiliser à cette étape, l’Europe à s’assoir avec nous à la table pour discuter de ce plan pour ce qui est de l’éducation et des soins de santé. Comme vient de le dire Mutabaruka, nous parlons aussi de la question du rapatriement des personnes qui veulent retourner en Afrique. Nous parlons de psychologie, (…) de dette, de soulagement par le paiement de la dette. Il y a encore d’autres sujets présentés dans ce plan.

Note de la traductrice : pour le scandale « Windrush, c.f. www.jcwi.org.uk/windrush-scandal-explained.
Pour le plan en 10 points de la CARICOM, c.f. 10-point plan sur democracynow.org

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