Édition du 19 novembre 2024

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La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec fait le point sur l'état des négociations et de la mobilisation de ses membres

MONTRÉAL, le 11 nov. 2024 - Les intervenantes en petite enfance affiliées à la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) débutent cette semaine les ouvertures tardives des milieux familiaux et des centres de la petite enfance (CPE). Sans entente collective de travail depuis mars 2023, la FIPEQ-CSQ constate une négociation qui s’éternise. Lors de la conférence de presse tenue ce matin, l’organisation syndicale, qui représente près de 12 000 membres à travers le Québec, a présenté l’avancement des négociations ainsi que les actions prévues des prochaines semaines pour augmenter la pression sur le gouvernement.

Une négociation pour la qualité du réseau

La FIPEQ-CSQ insiste sur le fait que même à près de vingt mois sans contrat de travail, l’objectif n’est pas de compliquer le quotidien des parents. La présidente, Anne-Marie Bellerose, persiste : « Nous comprenons les parents d’être inquiets par le début des ouvertures tardives de nos milieux éducatifs, mais il est grandement temps que le gouvernement fasse le choix de se préoccuper de la petite enfance. Nous sommes le premier maillon du système éducatif, nous travaillons avec les enfants à un moment crucial de leur développement qui les affectera pour l’ensemble de leur vie. Pourtant, le réseau est négligé à un point tel que le bureau du Vérificateur général du Québec s’inquiète de la diminution de la qualité du service. Offrir de meilleures conditions aux intervenantes en petite enfance est la première clé qui contribuera à la rétention et au recrutement du personnel qualifié. Les actions que nous prenons maintenant ont pour objectif d’aider le réseau et les enfants ».

La négociation des secteurs et leurs enjeux centraux

La négociation dans le secteur des milieux familiaux, c’est-à-dire pour les responsables en services éducatifs en milieu familial (RSE) régi et subventionné doit faire de plus grandes avancées. Les RSE doivent gruger dans leurs revenus pour opérer leurs services, alors que les subventions actuelles ne compensent aucunement l’inflation des dernières années. Anne-Marie Bellerose explique : « Il faut savoir que les RSE ne reçoivent pas un salaire, elles couvrent leurs coûts d’opération et obtiennent un revenu grâce à une subvention. Le panier d’épicerie, le logement, le matériel pédagogique tout a augmenté, comme les dépenses personnelles. Elles sont frappées de plein fouet par l’inflation qui a effacé les gains de la dernière négociation. Cette réalité diminue la motivation à offrir un service éducatif en milieu familial, un milieu de vie pourtant avantageux à bien des égards pour les petits enfants, en plus d’avoir pour effet que plusieurs RSE se réorientent professionnellement privant le réseau de précieux services éducatifs pour les enfants. La situation ne peut plus durer ».

Dans le secteur des CPE, la négociation n’avance pas davantage. Pourtant, l’actualité démontre que le réseau des CPE est confronté à des problèmes importants : pénurie de main-d’œuvre, manque de places, difficultés financières des CPE, diminution du ratio d’éducatrices qualifiées, qualité des services menacée, etc. Les intervenantes en CPE sont de plus en plus épuisées alors que la réponse du gouvernement à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans le réseau est d’augmenter le nombre d’éducatrices non qualifiées alourdissant ainsi la charge de celles qui sont qualifiées. Le gouvernement est tombé dans un piège selon la présidente : « Le personnel non qualifié n’est pas une solution pour le réseau. Au lieu de s’assurer d’offrir des conditions de travail intéressantes et un salaire attractif, à l’entrée comme à l’ensemble du personnel, peu importe les années à l’emploi, on tente de répondre avec une fausse solution qui ne fait qu’ajouter des problèmes. La formation des intervenantes favorise des interactions répondant mieux aux besoins des enfants pour un plein développement et donne des connaissances et compétences qui leur permettent d’intervenir avec beaucoup plus de stratégies adaptées aux enfants ayant des besoins particuliers qui sont d’ailleurs de plus en plus présents dans le réseau. En négociation, c’est le moment de voir aux problèmes avec de vraies solutions. Il n’est plus le temps de pelleter les problèmes par en avant au détriment des tout-petits ».

Un gouvernement qui n’avance aucune solution concrète

Le constat de la FIPEQ-CSQ est clair : la partie gouvernementale aux deux tables ne propose actuellement que des offres insuffisantes, et la négociation en souffre. L’engagement du gouvernement envers le réseau est affirmé en paroles, mais manque à la table de négociation. « Il est incompréhensible que le gouvernement se contente de petits pansements comme propositions à la table. Si les rencontres sont cordiales et permettent de présenter les problèmes, rencontre après rencontre, on se demande où sont les solutions de l’autre partie, parce que nous, nous en avons. Après de nombreux mois, la mobilisation des membres est devenue nécessaire parce que les avancées réelles sont absentes aux deux tables », affirme Madame Bellerose.

La FIPEQ-CSQ rappelle ses actions des prochaines semaines

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