« En transférant les ressources vers les GMF, les services sociaux se donneront selon une approche uniquement médicale. On change complètement de paradigme dans la façon d’assurer ces services, assure Ginette Langlois, présidente de la FP-CSN. Alors qu’il existe déjà une organisation des services professionnels selon une approche interdisciplinaire qui fonctionne bien, soit les CLSC, il vaut mieux resserrer les liens entre les CLSC et les GMF. Les CLSC assurent déjà le bon service, au bon moment, par le bon professionnel », estime-t-elle.
Malheureusement, au fil des fusions d’établissements depuis le début des années 2000, le ministère de la Santé et des Services sociaux a délaissé peu à peu le modèle des CLSC pour se diriger vers un modèle plus médicalisé. Ainsi, la prévention est mise de côté pour faire place à une approche axée sur les soins curatifs. À titre d’exemple, les travailleurs sociaux en CLSC mettent l’accent sur la prévention, ce qui permet de limiter par la suite les interventions de type curatif.
Ce transfert de ressources vers les GMF risque donc de s’accompagner d’une nouvelle façon d’assurer les services. « Nous sommes d’accord sur l’objectif de sortir de l’hospitalo-centrisme, mais cette nouvelle approche demeure tout de même centrée sur l’aspect médical. Or, il est possible et parfois souhaitable d’offrir ces services sans passer par un médecin. Au lieu de rendre le continuum de service plus fluide, il semble qu’on le complexifie inutilement. Pourquoi changer une formule qui a fait ses preuves ? », se demande la présidente de la FP-CSN. La nouvelle directive ministérielle risque donc de limiter davantage l’accessibilité des services psychosociaux.