Conséquences graves pour les résidents
Les résidents seront relocalisés dans d’autres centres, notamment dans des ressources intermédiaires. Le Syndicat québécois des employées et employés de service (FTQ) déplore le déracinement des résidents de leur milieu de vie, mais aussi l’empressement de la direction. En effet, tous s’entendent pour dire que le changement d’environnement nuit au développement des personnes atteintes de déficience intellectuelle.
« Ça n’a pas de bon sens ! Certains résidents sont au Pavillon Sainte-Marie depuis plus de 30 ans, et ce, depuis un très jeune âge. Dans quelques jours, ils se retrouveront dans un nouvel environnement, avec de nouvelles personnes pour s’occuper d’eux. C’est un exercice extrêmement traumatisant. Pour certains, leur seule famille, c’est les autres résidents et le personnel. Maintenant, on les change de milieu de vie sans en faire plus de cas qu’il se doit. C’est un vrai désastre et on comprend la détresse des proches », déplore Sylvie Chartrand, éducatrice spécialisée et présidente du syndicat local.
D’un centre de réadaptation à une ressource intermédiaire
Le Pavillon Sainte-Marie possède un permis de centre de réadaptation. L’administration et le CISSS des Laurentides se veulent rassurants quant à la relocalisation des résidents, mais nous disent qu’une bonne partie d’entre eux iront en ressources intermédiaires, ce qui est une source d’inquiétude pour le syndicat. En effet, les ressources intermédiaires accompagnent une clientèle qui demande normalement demande moins de soins qu’en CHSLD ou en centre de réadaptation.
« Pour nous, il n’est pas trop tard pour maintenir les activités au Pavillon Sainte-Marie. C’est sans aucun doute la meilleure façon de nous assurer de la continuité des services pour les résidents », constate Mme Chartrand.
38 millions $ envolés en fumée
Le 29 octobre 2013, le gouvernement annonçait un investissement de 38 millions $ pour reconstruire le Pavillon Sainte-Marie et mettre les installations à niveau. On annonçait même l’accroissement du nombre de places.
« Les sommes sont rendues où aujourd’hui ? Est-ce que les besoins sont maintenant moindres et on ferme des lits plutôt que d’en ouvrir des nouveaux ? Nous ne le croyons pas. Cette solution était sans doute la meilleure et, aujourd’hui, ces investissements importants pour la région semblent s’envoler en fumée », poursuit Mme Chartrand.
Insécurité et pertes d’emploi pour les travailleuses et les travailleurs
Sur 131 personnes à l’emploi, le CISSS s’engage à réaffecter que 73 de celles-ci, soit celles qui ont leur permanence. C’est donc 53 personnes qui sont laissées en plan, sans emploi d’ici avril 2016.
« À la demande de l’employeur, le syndicat avait consenti à cesser la création de postes permanents d’ici la reconstruction du Pavillon Sainte-Marie. Du jour au lendemain, sans crier gare, on remercie ces personnes qui ont accepté de dire non à leur permanence sous la promesse de l’acquérir lors de la nouvelle construction. Aujourd’hui, malgré leurs sacrifices, on les met à la rue. L’employeur devrait avoir de la misère à se regarder dans le miroir après une telle volte-face », continue la présidente du syndicat local, Sylvie Chartrand.
Pour les personnes qui conservent leur emploi, on se veut rassurant, mais on ne sait pas encore où elles seront relocalisées. Le syndicat va s’assurer que tout se fasse dans l’ordre.
Le Groupe Champlain, filiale du Groupe Santé Sedna, a-t-il une entente ?
« Nous sommes étonnés que le Groupe Champlain, propriétaire de l’établissement conventionné Pavillon Sainte-Marie, laisse aller son permis et une subvention annoncée sans broncher. Est-ce qu’il y a une compensation ? Est-ce que le Groupe Santé Sedna a eu une promesse de la part du gouvernement pour un autre projet ? Nous n’avons pas réponse à cette question, mais avec le ministre Barrette et le gouvernement actuel, il ne faut s’étonner de rien. Nous allons rester attentif » a conclu Richard Belhumeur, président du SQEES-FTQ.