Selon la présidente de la FIQ, le projet de loi n⁰ 10, s’il était adopté tel quel, éloignerait les soins des patient-e-s au lieu de les en rapprocher. Il centraliserait également les décisions dans les mains du ministre, au lieu de les décentraliser afin d’offrir des soins qui correspondent aux besoins des citoyen-ne-s de toutes les régions. « Lors du dépôt du projet de loi, le ministre Barrette nous annonçait des économies de 220 millions de dollars. Or, le texte actuel ne contient aucun élément nous permettant de croire que des économies seraient au rendez-vous », a affirmé Régine Laurent.
« Au contraire, il poursuit et approfondit les prémisses du projet de loi 25, de 2003, alors que le réseau se remet à peine de cette réforme, et que le bilan qu’on peut en tirer est loin d’être concluant ! », a-t-elle poursuivi. « En plus de ces impacts directs sur le réseau de la santé et des services sociaux, et sur les finances publiques, le projet de loi n⁰ 10, entraînerait un véritable bouleversement dans la gestion des relations de travail et mettrait, sans aucun doute, la table à une privatisation accrue des soins et des services de santé ainsi qu’à la sous-traitance », a expliqué la présidente de la Fédération.
De plus, la FIQ déplore que le ministre n’ait présenté qu’une partie de son projet de réforme en présentant, de manière isolée, le projet de loi n⁰ 10, alors que vraisemblablement, celui-ci n’est qu’une des pièces constituantes de la réforme. « C’est l’ensemble des éléments qui composeront cette immense transformation du réseau qui aurait dû être présenté à la population afin qu’elle puisse en mesurer les impacts et faire valoir son point de vue », a suggéré Line Larocque, vice-présidente de la FIQ.
Depuis longtemps, la FIQ alimente les enjeux relatifs à l’avenir du système de santé public par une approche résolument axée sur la recherche de solutions. Ainsi, bien qu’elle concède au gouvernement la précarité des finances publiques, la Fédération considère que les solutions sont ailleurs que dans les mesures d’austérité et dans les transformations de structures radicales proposées dans le projet de loi n⁰ 10. « La poursuite de l’équilibre budgétaire doit cesser de reposer uniquement sur les compressions. Il faut plutôt chercher à augmenter la colonne des revenus par le biais d’alternatives fiscales dont l’efficacité a été démontrée », a souligné Nancy Bédard, également vice-présidente de la Fédération.
Il est plus qu’urgent, également, d’optimiser les soins et les services de santé en misant sur le rôle central des professionnelles en soins au sein du réseau. « Si les dispositions de la Loi 90 étaient réellement mises en application, pour permettre aux professionnelles en soins de s’épanouir et de mettre en pratique l’étendue de leur expertise, elles pourraient contribuer grandement à une amélioration accrue de l’accès aux soins et aux services de première ligne », a-t-elle poursuivi. Dans cette perspective, la FIQ a fait valoir les avantages indéniables des nouveaux modèles de soins à échelle humaine, qu’elle a mis sur pied depuis les dernières années, tant pour les patient-e-s que pour les professionnelles en soins tout comme la saine gestion des dépenses publiques de santé.
Afin de souligner le dépôt du mémoire sur le projet de loi n⁰ 10, les 65 000 membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec - FIQ, de toutes les régions du Québec, portent aujourd’hui un macaron autocollant sur lequel est inscrit « Projet de loi n⁰ 10 : Rien pour les professionnelles en soins, rien pour les patient-e-s ! » afin de dénoncer les intentions du ministre Barrette.
Le mémoire complet, présenté par la FIQ, est disponible sur son site Web à l’adresse www.fiqsante.qc.ca.