Jusqu’au bout pour défendre la justice
La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, apprend avec une profonde tristesse le décès d’Yvon Charbonneau, qui a présidé la Centrale de l’enseignement du Québec (CEQ), ancêtre de la CSQ, de 1970 à 1978 et de 1982 à 1988.
« Yvon Charbonneau a eu un parcours unique à la présidence de notre organisation. Parmi les faits marquants de cette période, notons que c’est sous sa direction que la CEQ - qui était alors la Corporation des enseignants du Québec - s’est transformée en une véritable centrale syndicale. Ardent promoteur de la solidarité intersyndicale, Yvon Charbonneau a contribué à la création du premier front commun CEQ-CSN-FTQ, pour la négociation des secteurs public et parapublic, en 1972. Cette négociation a donné lieu à un mouvement de grève sans précédent, réprimé par des injonctions et une loi spéciale (la loi 19). Pour avoir conseillé aux syndiqués de passer outre aux injonctions ordonnant leur retour au travail, Yvon Charbonneau, tout comme le président de la CSN, Marcel Pepin, et celui de la FTQ, Louis Laberge, a été condamné à l’emprisonnement » rappelle Louise Chabot.
Un héritage syndical inspirant
Cette dernière ajoute qu’Yvon Charbonneau fait partie d’une génération de syndicalistes qui ont façonné leur époque et qui nous inspirent toujours. « L’éducation et l’équité ont toujours été au cœur de son engagement et de ses actions. Yvon Charbonneau croyait profondément que les syndicats devaient non seulement se battre pour de meilleures conditions de travail, mais aussi lutter pour une plus grande justice sociale », note la présidente de la CSQ.
Une carrière bien remplie
Louise Chabot tient également à souligner que cet homme, ferme lorsqu’il s’agissait de défendre ses convictions, demeurait tout de même un grand démocrate, à l’écoute et capable de compromis. Rappelons qu’après avoir quitté la CEQ, Yvon Charbonneau a continué à faire sa marque comme député, tant sur la scène politique québécoise que canadienne. Il s’est également illustré à l’international comme ambassadeur à l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) à Paris.
Des qualités exceptionnelles
« Ceux qui l’ont côtoyé garderont le souvenir d’un être charismatique, impressionnant par sa stature physique et intellectuelle. Militant déterminé, il était aussi exigeant envers ses proches collaborateurs qu’avec lui-même et faisait preuve d’une rigueur exceptionnelle », ajoute Louise Chabot.
En terminant, la présidente de la CSQ, Louise Chabot, tient à offrir ses plus sincères condoléances à sa conjointe, Raja Hammoud, à sa famille ainsi qu’à ses proches. « Les membres de la CSQ seront toujours reconnaissants de l’héritage laissé par Yvon Chabonneau, un héritage profondément humain et marqué par une détermination exemplaire. Merci président Charbonneau ! »