L’évènement, qui rassemble des élues, des syndicalistes, des survivantes et d’autres intervenantes de divers pays œuvrant sur cette question, vise notamment à renforcer le réseau international abolitionniste et à favoriser le partage des expériences et des travaux en cours. Par leurs échanges, les participantes et les participants de l’évènement mettent en commun leurs expériences pour faire avancer la lutte contre l’exploitation sexuelle et la violence envers les femmes et pour contrecarrer le trafic dont elles sont victimes. Ils se prêtent aussi à l’analyse des différentes avenues possibles pour agir sur les mentalités et faire reculer certaines idées reçues.
« Plusieurs mythes circulent au sujet de la prostitution, rappelle à cet effet Véronique De Sève. Cette activité n’est pas un travail, même si plusieurs le prétendent, mais bien de l’exploitation. On invoque aussi le libre-choix des prostituées pour défendre la légalisation. Or, la grande majorité des prostituées n’ont pas voulu, comme choix de carrière, vivre de la prostitution. Il faut toujours se le rappeler : des filles entrent dans la prostitution à un très jeune âge, soit vers 14 ans. On ne peut parler d’une décision libre et éclairée à un si jeune âge. Il faut combattre ce genre d’idées sans fondement. »
Le parlement canadien a adopté tout dernièrement le projet de loi C-36 qui s’inspire du modèle nordique en s’attaquant aux proxénètes et aux clients. Malheureusement la loi maintient la possibilité de poursuites contre les prostituées lorsque la sollicitation a lieu dans certains endroits publics.
Situation des femmes autochtones au Canada
Dans un rapport datant de 2009, Statistique Canada révélait que les femmes autochtones sont trois fois plus susceptibles que les autres femmes d’être victimes de violence. Elles sont aussi surreprésentées à titre de victimes d’homicides. La CSN exhorte à cet effet le gouvernement canadien à mettre en place rapidement une commission d’enquête nationale concernant la disparition et l’assassinat de 1186 femmes autochtones. Celui-ci oppose encore une fin de non-recevoir à cette enquête qui lui est demandée par de nombreux groupes de défense des droits des femmes.