Édition du 17 décembre 2024

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Santé

L'incitation du système public vers le privé est une pratique qui semble se généraliser.- Liste d'attente et chirurgies dans le privé (Action Santé Outaouais)

Gatineau, 22 février 2012- Suite à la sortie fracassante du ministre Bolduc dénonçant les chirurgiens qui inciteraient leurs patients avoir recours aux services privés, François Marchand, coordonnateur d’Action santé Outaouais, affirme que cette pratique doit être dénoncée.

Toutefois, il tient à rappeler à M. Bolduc, que son gouvernement étrangle le système public en le sous finançant et force les hôpitaux à fermer bon nombre de salles d’opération, ce qui ralenti énormément le travail des chirurgiens du secteur public.

Selon une récente enquête menée par le comité des Sans Médecin d’Action santé Outaouais, il y aurait une tendance généralisée des professionnels du réseau à pousser les patients vers le système privé. En effet, lors de notre enquête de nombreux citoyenNEs ont signalé que, soit leur médecin, soit la ligne InfoSanté, ou bien l’hôpital les ont redirigés vers des établissements privés, soit pour des mammographies, des échographies (160 $), des Pap test (dépistage du cancer du col de l’utérus) à faire en Ontario (très cher, mais remboursé plus tard en partie par la RAMQ), des cliniques privées pour les bilans de santé (450 $), de la physiothérapie privée plutôt que publique et aussi de la psychothérapie, ces deux derniers champs de pratique étant largement privatisés depuis longtemps.

Les pratiques évoquées par le ministre Bolduc ne nous étonnent en rien et démontrent une fois de plus que le privé n’est jamais au service du public, mais bien à son propre service. Résultat : on se retrouve aujourd’hui avec un système qui génère des iniquités d’accès flagrant entre les pauvres et les biens nantis. Et en plus, rien ne démontre que la population pourrait y gagner en qualité de soins. Tout le monde y perd.

Des solutions existent : C’EST UNE QUESTION DE CHOIX

Lorsque l’on parle de financement des soins de santé, il ne faut jamais oublier qu’en fin de compte, c’est toujours le patient qui paye, soit via les impôts sur le revenu ou via sa carte de crédit. À Action santé Outaouais nous croyons fermement que le financement des services publics, tel que l’éducation et les soins de santé, devrait être pris totalement en charge par l’État, via les impôts sur le revenu. C’est la façon la plus juste et efficace afin d’assurer un accès pour tous les citoyens, peu importe leur condition sociale. François Marchand ajoute que s’il le voulait, le gouvernement du Québec pourrait choisir d’offrir 100% des services médicalement requis via un financement public, incluant l’ensemble des chirurgies, les soins psychologiques, les soins de médecine dentaire, etc. Un tel choix mettrait fin aux injustices créées par la logique marchande qui se déploie insidieusement dans le réseau de la santé. La santé n’est pas une marchandise, c’est une question de choix.

Action Santé Outaouais est un organisme communautaire régional à but non lucratif, ayant pour mission la défense collective du droit à la santé.

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