S’inscrivant dans le prolongement d’une étude de 2008 qui a aidé à placer le problème de l’accaparement des terres sous les feux de l’actualité, GRAIN publie une nouvelle base de données qui recense près de 500 opérations d’accaparements de terres dans le monde entier. Ces cas concernent 78 pays, des investissements d’environ 94 milliards de dollars en terres agricoles et plus de 30 millions d’hectares (une superficie à peu près équivalente à celle de la Finlande).
Quelques-unes des « méga-transactions » les plus scandaleuses, qui sont apparues lors de la frénésie d’investissements qui a suivi la crise alimentaire et financière de 2008, ont depuis révisé leurs ambitions à la baisse ou ont complètement disparu. L’échec de ces transactions n’est cependant pas nécessairement un motif pour se réjouir de l’évolution du phénomène mondial d’accaparement des terres. En effet, les transactions restantes ont tendance à incarner le « noyau dur des initiatives qui visent à repousser les frontières de l’agriculture industrielle. » Ces transactions intensifient les conflits, avec des militants des droits fonciers qui sont emprisonnés, des journalistes qui sont harcelés et des dirigeants paysans et autochtones régulièrement assassinés.
S’il existe un motif d’optimisme, il se trouve dans le formidable développement de la résistance mondiale, de la mobilisation locale et de la solidarité internationale autour de l’accaparement des terres. Des agriculteurs, des travailleurs, des groupes de migrants, des pêcheurs, des populations autochtones, des éleveurs nomades et d’autres personnes convergent pour s’attaquer au problème sur de multiples fronts tout en développant de nouvelles stratégies créatives de résistance. Cette nouvelle base de données et ce rapport visent à être des ressources qui contribuent à ces luttes.
Le rapport et la base de données sont disponibles sur : https://www.grain.org/e/5508