Édition du 24 septembre 2024

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Politique canadienne

L’abolition du registre des armes d’épaule ainsi que toutes les données recueillies jusqu’à maintenant fragilisent grandement la lutte contre les violences faites aux femmes à l’échelle du pays

Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, la Fédération des ressources d’hébergement pour femmes violentées et en difficulté et la Fédération des femmes du Québec s’opposent vivement au projet de loi C19 déposé par le gouvernement conservateur à la Chambre des communes hier.

Ce projet va plus loin que l’abolition du registre des armes d’épaule, il prévoit aussi la destruction de toutes les données recueillies jusqu’à maintenant. « En abolissant le registre, le Canada perdra un outil primordial contribuant à assurer la sécurité publique et particulièrement précieux pour réduire la violence envers les femmes » déclare Nathalie Villeneuve, du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.

Un registre nécessaire

En améliorant les processus d’inspection des demandes et en rendant l’enregistrement obligatoire, la Loi sur les armes à feu de 1995 a été conçue, entre autres choses, pour réduire les risques que des conjoints abusifs aient accès à des armes à feu. Même s’il ne s’agit pas d’une panacée, le registre est un outil important contre la violence faite aux femmes. Les policiers peuvent en tirer profit pour protéger les femmes aux prises avec des problèmes de violence conjugale.

Savoir qui possède des armes à feu, peut donc guider les policiers et les aider à mettre en œuvre des mécanismes de protection appropriés. « Ce sont les armes à feu les plus susceptibles d’être utilisées dans les cas d’homicides de violence conjugale. La majorité de la population canadienne souhaite le maintien de ce registre. Le gouvernement conservateur poursuit un agenda bien précis avec ce projet de loi, celui du lobby des armes et non celui de la sécurité publique » dénonce Eve-Marie Lacasse de la Fédération des femmes du Québec.

Des bâtons dans les roues des provinces

« Le gouvernement va encore plus loin. Il veut aussi s’assurer que les données recueillies jusqu’à maintenant par le registre soient inutilisables. Le projet de loi prévoit donc leur destruction. Cette mesure empêchera grandement les provinces, notamment le Québec qui s’y était engagé, de créer leurs propres registres et ainsi, de faire le choix politique de contrôler les armes à feu sur leur territoire » se désole Manon Monastesse, de la Fédération des ressources d’hébergement pour femmes violentées et en difficulté.

Les trois organismes interpellent les citoyennes et les citoyens pour qu’elles et ils se prononcent auprès de leur député(e) afin de mettre un terme au projet de loi lors de sa deuxième lecture.

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