Tiré de Montréal campus.
Michelle Latimer, réalisatrice, actrice et productrice, a rendu à l’écran une adaptation du livre éponyme de Thomas King. Ce long métrage, amalgame de documents d’archives et de narrations actuelles, traduit l’histoire des peuples autochtones en Amérique du Nord. Il explore la relation entre les nombreuses communautés et l’envahisseur moderne depuis le commencement jusqu’à demain.
Le documentaire s’attarde à dénoncer l’image que la société s’est construite des peuples autochtones. Plusieurs scènes servent cet objectif et confrontent l’histoire qui nous a été racontée. Les sauts historiques permettent de comprendre d’où provient cette vision teintée de présomptions qui pèse sur les peuples indigènes.
Loin de la pêche au harpon dans la glace pour attraper le phoque, les images témoignent de leur réalité qui n’est pas si différente du reste du monde. Deux coups de feu, un parcours rapide en motoneige : contrairement aux préjugés qui poursuivent les communautés autochtones, le film montre une réalité plus fidèle.
Un travail de guérison
Les vestiges d’une culture, de traditions, d’une identité sont inanimés derrière la vitre de protection. On les conserve dans des musées comme en espérant que cela exauce leur mémoire. C’est un véritable génocide culturel qui s’est opéré en Amérique du Nord. Leur culture qui devenait une honte pour leurs parents répond désormais aux questions identitaires individuelles et collectives des personnes autochtones appartenant à la nouvelle génération. Cette esprit de réappropriation de leur culture a germé dans leur esprit et s’est développée par diverses démarches.
Au travers du scénario, on rencontre des personnes inspirantes qui décident de retrouver les racines profondes de leurs peuples par le biais du tatouage, de la création d’univers de jeux vidéo, du cinéma, de l’activisme et de la transmission de valeurs par l’apprentissage et la conscientisation. Cette culture violentée, façonnée par les notions d’identités et l’influence populaire, s’exprime aujourd’hui par ces agents du changement.
Entre histoires et l’Histoire
Ce combat identitaire reste inachevé pour ces peuples opprimés. Les enjeux sociaux, économiques et environnementaux des différents peuples autochtones face aux décisions et aux actions des allochtones perdurent à ce jour. Chacun des combats rappelle les rivalités vécues, la souffrance éprouvée et le mépris subi par la collectivité des Premières Nations envers leurs valeurs, leurs droits et leurs identités. Assurer la survie de leur existence repose sur une lutte constante contre la domination des allochtones.
La tradition orale est une coutume très importante dans les communautés autochtones. C’est par elle que se partagent, par exemple, les connaissances et les valeurs traditionnelles. Chaque conteur et conteuse détient sa version et c’est l’assemblage de celles-ci qui écrit l’histoire. En naviguant entre légendes, archives et rencontres, le personnage principal, Thomas King, est à l’aube d’un récit à venir. La morale du récit de 90 minutes est que l’ignorance ne peut plus être une excuse derrière laquelle cacher l’inaction. L’histoire est désormais entre nos mains, à nous de la raconter comme il nous l’entend.
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