« L’inaction des instances politiques et les oppressions du système de santé vécues au quotidien par les sages-femmes créent un fossé de plus en plus grand, affirme la coalition. Il est temps que le gouvernement soutienne et investisse dans la profession pour éviter le pire aux familles : un accès de plus en plus réduit aux services fournis par les sages-femmes. »
La pénurie de main-d’œuvre et les mauvaises conditions de travail affectent les sages-femmes au quotidien. « Après deux ans de pandémie, l’imposition d’arrêtés ministériels parfois discriminatoire, les défis persistants apportés par des collaborations interprofessionnelles et le manque de reconnaissance poussent plusieurs de mes collègues à choisir d’arrêter de pratiquer, explique Josyane Giroux, présidente du Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ). L’écart entre les sacrifices que l’exercice de la profession demande et les conditions offertes pour soutenir et compenser l’intensité du travail est devenu trop grand. »
Disponibles 24 heures sur 24
Les sages-femmes sont disponibles 24 heures par jour plus de la moitié de l’année, rappelle-t-elle, afin d’être présentes pour les naissances et de répondre aux préoccupations de la clientèle en prénatal et postnatal.
Selon la coalition, le déploiement des services de sage-femme est de plus en plus compromis par « l’inaction politique ». Les décideurs ont une vision « hospitalo-centrée » influencée par le « corporatisme médical ». Ces enjeux doivent être communiqués à la population afin que les familles comprennent l’ampleur des défis à relever.
« Afin de poursuivre la collaboration historique entre les sages-femmes, les femmes, les personnes qui accouchent et les familles, nous devons poursuivre le dialogue et élargir nos perspectives pour définir des solutions réalistes qui misent sur une résilience commune », ajoute Roxanne Lorrain, coordonnatrice de la Coalition pour la pratique sage-femme.
De meilleures conditions de travail
Pour toutes ces raisons, la Coalition demande au gouvernement de s’engager politiquement et financièrement à la tenue rapide d’états généraux. Dans le cadre de la négociation de l’entente collective avec le RSFQ, la Coalition encourage le ministère de la Santé et des Services sociaux à offrir des conditions de travail qui soutiennent le développement de la profession.
« Il y a urgence, car toutes les mailles des services sages-femmes sont grandement fragilisées, soutient la Coalition. Les étudiantes sont à bout de souffle en raison des conditions d’études difficiles. Les professionnelles sont désabusées face à l’absence de solutions aux enjeux vécus sur le terrain. Et les familles sont démobilisées dans plusieurs régions où les services ne sont pas déployés. Il est temps que le gouvernement prenne des mesures afin de résoudre les difficultés et assurer le développement de la profession de sage-femme. »
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