Vous avez peut-être entendu dire qu’en Grèce fut élu récemment un gouvernement « extrêmiste », provoquant des turbulences sur les marchés, détruisant tout, y compris la confiance que le pays avait réussi à établir au moyen du « Mémorandum » et de la discipline budgétaire, un gouvernement qui renie ses engagements et se moque des contribuables européens : vous-mêmes.
Mais tentons de poser un regard plus précis sur ce pays nommé « Grèce », au-delà des idées reçues ; Regardons son peuple, voyons comment il vit.
La Grèce est un pays dans lequel une large majorité de jeunes vit dans une « zone grise » , celle de la précarité (des travailleurs-pauvres comme on les nomme), chômage, émigration.
Le taux officiel de chômage parmi les jeunes est de 60%. Le revenu de base n’y est pas suffisant même pour les besoins les plus élémentaires et une vie digne. Les soins de santé n’ y sont accessibles que pour une minorité, la culture et le sport interdits.
200 000 jeunes ont quitté le pays pour survivre et sont maintenant chez vous. La Grèce n’accorde pas la citoyenneté à des jeunes nés et élevés sur son sol, simplement parce que leurs parents sont immigrés.
C’est un pays qui surexploite les femmes. Un pays de 10 millions d’habitants, dont 6 millions vivent sous le seuil de pauvreté, un pays de chômage et de travailleurs pauvres.
Un pays où l’on pulvérise les rêves, et où les jeunes sont « en trop ».
Mais en même temps, la Grèce est un pays qui se bat contre le régime haïssable du Mémorandum. Ce régime créé par l’élite grecque ne sait qu’accumuler, profiter en éliminant la multitude et en blâmant les pauvres.
Ce régime a poussé les gens à sortir dans la rue et sur les places au cours des dernières années. Et finalement, le peuple a renversé ce régime au terme d’un dur et long effort. Cependant ce sont vos gouvernements qui maintiennent le régime encore vivant, par l’euro et votre tolérance.
Mais assez parlé de nous, parlons maintenant de vous. Vous, qui êtes témoin de la montée du taux de chômage dans l’UE tandis que les riches deviennent toujours plus riches. Vous qui avez constaté comment fonctionne le système, comment vos gouvernements et vos medias décrivent la situation de façon mensongère. Il en faisaient de même, et vous mentaient, quand vous descendiez manifester et protester dans les rues.
A ce stade, nous ne sommes plus en train de chercher de l’aide. Nous vous demandons de lutter pour vous-mêmes. Le chômage des jeunes est l’étincelle qui peut mettre le feu aux poudres. Sacrifier la jeunesse dans le but de vaincre la crise pourrait bien être le point faible de leur plan. Il suffit que nous ayons la volonté de refuser d’être une génération perdue.
Il y a 129 ans, à Chicago, le slogan fut entendu pour la première fois. Mots d’une portée internationale, une voix commune.
Huit heures de travail, huit heures de repos, huit heures de loisir.
Si vous pensez que cela vous concerne, alors mettez-vous à l’oeuvre et changez votre avenir. C’est ce qu’on essaie de faire ici. Permettez-nous d’espérer que cela puisse être également bon pour nous tous. C’est le rôle que nous devons jouer. C’est notre vie.
Saluts du fond du coeur.
La jeunesse de Syriza Commission des relations extérieures