Des priorités gouvernementales pourtant claires en francisation
Bien que ces professeurs aient été payés jusqu’à récemment selon la même échelle salariale que les professeurs du réseau collégial, on veut leur imposer une toute nouvelle échelle qui aura pour effet de dévaluer leur salaire et qui fera d’eux les professeurs les moins payés du secteur public, au terme de la convention.
Pourtant, dans toutes ses interventions récentes sur la question, le premier ministre du Québec a soulevé la volonté de son gouvernement de franciser plus et mieux. En demandant, par exemple, le rapatriement de la gestion de l’immigration vers le Québec, le premier ministre devra s’attendre à devoir compter de plus en plus sur les professeurs de francisation. De plus en plus de voix s’élèvent dans le milieu économique pour demander au gouvernement d’augmenter les seuils d’immigration afin de pallier le manque d’employés. Les professeurs de francisation seront donc plus que jamais nécessaires.
Toutefois, seront-ils toujours au rendez-vous, alors que ce même gouvernement leur indique maintenant qu’ils ne méritent plus les conditions salariales qu’on leur a offertes durant des années ?
Pas de francisation sans professeurs
Notons également qu’en tant qu’experts de première ligne sur le terrain, les professeurs en francisation constituent bien souvent le premier contact direct et journalier pour les nouveaux arrivants avec leur langue d’accueil. En plus d’enseigner le français à une clientèle immigrante adulte, ils contribuent à transmettre nos valeurs afin de faciliter leur intégration à la société québécoise.
Citations
« D’un côté, le gouvernement martèle l’importance de la francisation des immigrants, adopte une loi forte pour la protection de notre langue commune et lance une campagne pour promouvoir le français comme langue du travail, et de l’autre, il abaisse l’échelle salariale octroyée aux professeurs de francisation du MIFI. En 2022, avec la hausse du coût de la vie, nous ne nous expliquons pas cette dévaluation alors que la mission de nos professeurs est en parfaite adéquation avec les priorités du gouvernement caquiste. »
– Jean Vallières, Président du SPEQ
« De plus en plus de professeurs de francisation décident de quitter le réseau en raison des conditions déplorables de travail. Ils sont passionnés et souhaitent contribuer à franciser et à intégrer adéquatement les immigrants, mais qu’arrivera-t-il si les conditions ne s’améliorent pas ? Encore plus de professeurs vont quitter le réseau et le gouvernement se retrouvera devant un mur. »
– Nathalie Gressin, représentante du réseau MIFI
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