La colère des professionnels et des techniciens du réseau est décuplée par le projet de loi no 10 du ministre Barrette. « Ce projet ultra-centralisateur et anti-démocratique éloignera les citoyens de leurs services et causera des remous totalement inutiles dans les établissements, indique la présidente de l’APTS, Carolle Dubé. Ce nouveau bardassage des structures est sans aucun doute la dernière chose dont le personnel et la population ont besoin à l’heure actuelle. On n’a même pas encore fini de rétablir l’organisation des services affectée par la dernière vague de fusions d’établissements en 2004. Ce projet de loi doit être jeté à la poubelle. »
Pour l’APTS, ce projet de loi rate totalement la cible. « L’obsession du ministre devrait être l’accessibilité des services, la réduction des listes d’attente et la qualité des soins, affirme Carolle Dubé. Force est de constater que le ministre préfère jouer dans les organigrammes et tout centraliser dans son bureau plutôt que de s’occuper de répondre aux besoins des gens. » En plus du projet de loi no 10, pas une journée ne passe sans que ne soit annoncée une nouvelle réduction de service dont les victimes sont encore une fois les plus démunis, les proches aidants et les familles. »
Le projet de loi no 10 et les coupures sont un mirage : il n’en résultera aucune réelle économie. « D’une part, les méga structures créent inévitablement plus de bureaucratie. D’autre part, les services que l’on supprime maintenant sont des coûts reportés. Le gouvernement retire à la population des services de première ligne, de prévention, de soutien à domicile, de suivi en santé mentale. Or, il y a un consensus des experts des systèmes de santé et des cliniciens pour dire que c’est en investissant à ce niveau que l’on parvient, à terme, à réduire les coûts. Une personne qui ne reçoit pas ces services dans un délai raisonnable repassera inévitablement par l’urgence, qui coûte beaucoup plus cher », de conclure Carolle Dubé.
Les membres de l’APTS entendent résister à la démolition des services à la population. Des manifestations sont prévues au cours des prochaines semaines à Gatineau, Sept-Îles, Drummondville, en Montérégie et à Montréal, entre autres.