Édition du 17 décembre 2024

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Solidarité internationale

APPEL URGENT

Il faut protéger Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix 2003, avocate des droits des femmes et des droits humains en Iran

Campaign for Peace and Democracy, publie sur son site [1] la lettre suivante pour prendre la défense de Mme Ébadi. (…). Elle déclarait sur les ondes de Democracy Now, le 4 février courant : ‘Une attaque militaire contre l’Iran, la simple menace d’une telle attaque va détériorer la situation des droits humains et ceux des femmes en Iran. Ces circonstances donnent une excuse au gouvernement pour augmenter la répression et l’utiliser encore plus souvent’.

Katha Pollitt, The Nation.com, 26 février 2009.

Traduction, Alexandra Cyr.

La leader des droits de la personne, Shirin Ébadi est en danger. Les militants et militantes pour la paix en appellent au gouvernement iranien pour assurer sa sécurité.

Au : Leader suprême, M. Ali Khameni,

À : M. le président, Mahmoud Ahmadinejad,

Au : Responsable de la justice, Ayatollah Sharudi,

Au : représentant de la République islamique d’Iran aux Nations-Unies, M. Mohammad Khazaee,

Nous vous écrivons pour protester dans les termes les plus vifs, contre les menaces formulées contre Mme Shirin Ébadi, co-fondatrice du Centre de défense des droits humains et de l’Organisation pour la défense des victimes des mines antipersonnelles. Mme Ébadi, récipiendaire du prix Nobel pour la paix en 2003, s’est exprimée vigoureusement à de multiples reprises en faveur des droits des femmes et des droits de tous ses concitoyens. Elle s’est faite l’avocate de la paix, et s’est exprimé contre les attaques militaires contre l’Iran sur de multiples tribunes internationales.

Mme Ébadi est maintenant en grave danger. Le 21 décembre dernier, des représentants du gouvernement ont empêché la célébration du 60ième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme organisée par le Centre pour la défense des droits qu’elle a contribué à mettre sur pied, et en ont forcé la fermeture. Le Centre défend les victimes des abus contre les droits de la personne en Iran. Environ 300 défenseurs des droits et autres sympathisantsEs étaient été invitésEs à cette commémoration privée. Quelques heures avant le début de la cérémonie, des membres des services de sécurité et des agents anonymes ont pénétré dans le bâtiment où le Centre a son siège. Ils ont filmé les lieux, établi un inventaire et forcé des membres du personnel du Centre à le quitter avant d’apposer les scellés à toutes les sorties.

Le 29 décembre, d’autres fonctionnaires se sont présentés à son bureau s’identifiant comme des inspecteurs des impôts et se sont emparés de documents et d’ordinateurs. Les protestations de Mme Ébadi à l’effet qu’il s’agissait de matériel confidentiel pour la défense de ses clients, n’a servi à rien.

Sa secrétaire a été arrêtée le premier janvier courant

Quelques 150 personnes se sont rassemblées devant le domicile de Mme Ébadi en scandant des slogans contre elle. Ils ont arraché l’enseigne de son bureau qui se trouve dans le même bâtiment et y ont peint des graffitis. La police d’habitude si prompte à mettre fin aux manifestations non autorisées, a laissé le vandalisme se poursuivre.

Dans des cas similaires, les autorités iraniennes ont fait suivre les raids contre des organisations et des individus de d’autres formes de harcèlement, d’arrestations arbitraires, puis souvent, de poursuites et d’accusations douteuses.

À titre de militantsEs pour la paix, nous sommes particulièrement préoccupésEs du sort de Shirin Ébadi. Comme nous, elle s’est élevée contre toute espèce d’attaque contre l’Iran par l’armée américaine. En 2005, elle a écrit :"La politique américaine envers le Moyen-Orient et particulièrement envers l’Iran est souvent présentée avec un but de défense des droits humains. Personne ne niera l’importance de ce but. Mais, pour les défenseurs iraniens de ces droits, la possibilité de telles attaques représente un désastre absolu" [2]

Nous nous opposons à toute attaque contre l’Iran que ce soit par l’armée américaine ou par celles de toute autre nation. Nous rejetons l’hypocrisie du gouvernement américain qui condamne si fortement la répression en Iran alors qu’il ferme les yeux sur des agissements comparables, sinon pires, commis par des gouvernements qu’il considère ses alliés, tels l’Arabie Saoudite, l’Égypte ou Israël dans les territoires occupés.

Et nous condamnons également la position qui insiste sur la répression en Iran alors que dans notre propre pays, nous nous sommes engagés dans des activités de torture et d’affaiblissement de nos libertés civiles. Mais cela ne nous empêche pas de protester avec la plus grande vigueur contre la négation des droits démocratiques les plus élémentaires du peuple iranien. Nous protestons parce que nous croyons en ces droits et que nous reconnaissons les militants et militantes pour la justice sociale iraniensEs, comme ceux et celles de tous les pays, comme nos alliésEs naturels dans la construction de la paix et d’un monde démocratique.

Nous vous demandons de faire cesser les menaces contre Mme Ébadi, d’empêcher tout harcèlement à son égard et d’assurer sa sécurité.

Parmi les signataires de cette lettre on retrouve entre autre : Michael Albert, Noam Chomsky, Naomie Klein, Katha Pollitt [3]


[1cpd@ige.org

[2The Human Rights Case Against Attacking Iran, The New-York Times, 8 février 2005.

[3Vous pouvez la signer sur le site déjà indiqué où vous trouverez le texte original en Anglais.

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