le 19 mars, 2022 | Canadian Dimension
« Nous ne voulons pas brûler du diesel sale. Nous voulons investir dans l’énergie verte et lutter contre le changement climatique. C’est une question de survie. Où est le gouvernement fédéral ? » Ce sont les mots d’Eric Redhead, chef de la Première Nation Shamattawa. Cette Première Nation éloignée dans le nord du Manitoba, comme de nombreuses communautés autochtones et nordiques, dépend de l’électricité produite au diesel pour survivre.
Les communautés nordiques et autochtones du Canada paient déjà le prix du changement climatique et demandent au gouvernement fédéral de travailler en collaboration avec elles pour atténuer ses impacts, en investissant dès maintenant dans des infrastructures vertes.
L’urgence climatique est visible dans tout le pays et devient de plus en plus évidente à travers ses impacts sur les personnes vivant dans les communautés autochtones et nordiques. Incendies dévastateurs. Record de sécheresses. Disparition du pergélisol entraînant l’effondrement des infrastructures. La fonte des routes de glace qui isole davantage les communautés.
Les communautés autochtones et nordiques sont les proverbiaux « canaris dans la mine de charbon » - à la fois sonnant l’alarme que le changement climatique est arrivé et nous disant qu’une action collective urgente est nécessaire immédiatement. Nous savons que la lutte contre la crise climatique nécessite une action collective audacieuse à la plus grande échelle possible.
Cela nécessite une gamme d’outils qui doivent s’appuyer sur la propriété publique pour investir immédiatement dans l’atténuation du changement climatique ainsi que dans l’adaptation. C’est pourquoi j’ai présenté le projet de loi Bill C-245, une alternative au programme de privatisation des Libéraux. Ce projet de loi s’appuie sur la propriété publique pour soutenir les communautés dans la lutte contre les changements climatiques.
Je propose que la Banque de l’infrastructure du Canada (l’une de nos sociétés d’État) soit réformée, en éliminant le souci du bien-être des entreprises privées, les modèles désastreux de partenariat public-privé, et les projets à but lucratif, et en se concentrant plutôt sur l’investissement public, avec la priorité accordée aux projets d’infrastructure qui soutiendront les communautés luttant contre le changement climatique.
En tant que progressistes, nous avons passé beaucoup de temps à lutter contre la privatisation, et à juste titre. Il est temps de proposer des solutions qui placent la propriété publique au premier plan en tant qu’outil principal dans la lutte contre le changement climatique.
La Banque de l’infrastructure du Canada doit servir les classes populaires plutôt que les entreprises privées, mais elle ne le fait pas. Elle est actuellement assise sur 35 milliards de dollars, et aucun projet n’est encore achevé. De plus, il n’a aucun engagement particulier envers l’action climatique ou la gouvernance et la réconciliation autochtones.
Le projet de loi C-245 vise à changer tout cela et à concrétiser notre vision d’une action climatique collective audacieuse. La Banque de l’infrastructure du Canada pourrait être tellement plus, y compris l’émetteur d’obligations vertes pour permettre la réalisation de l’infrastructure nécessaire dans le cadre d’un Green New Deal.
Nous sommes de plus en plus en retard. Nous ne pourrons atteindre nos objectifs climatiques que si nous agissons dès maintenant. Notre gouvernement doit abandonner l’investissements en capital privé et les subventions pour l’industrie des combustibles fossiles. Il doit embrasser l’investissement et le soutien public dans une transition verte. Au lieu de donner des milliards à Big Oil et de acheter leurs oléoducs, pourquoi ne pas investir cet argent public dans des infrastructures vertes ?
Nous avons la capacité de le faire grâce à la propriété publique et au pouvoir d’investissement public. Nous avons le pouvoir de construire un avenir plus durable et plus résilient au changement climatique. Le projet de loi C-245 est essentiel pour garantir que les communautés reçoivent les outils et les fonds nécessaires pour mettre en œuvre ces projets nécessaires.
Joignez-vous à notre campagne pour faire adopter le projet de loi C-245 en cliquant ici. Il est temps d’utiliser la propriété publique pour lutter contre le changement climatique. Il est temps de faire passer le peuple et notre planète avant le profit privé.
Niki Ashton est députée néo-démocrate de la circonscription électorale fédérale de Churchill—Keewatinook Aski au Manitoba. Elle a été élue pour la première fois aux élections fédérales de 2008
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