Les syndicats CSN réclament des hôpitaux publics, et au plus vite !
Aujourd’hui, 16 septembre, l’administration du centre universitaire de santé McGill organise une présentation, à l’interne, des projets techniques des deux consortiums privés qui convoitent le PPP pour la construction du site Glen. Ceux-ci ont été déposés au mois d’août.
En réaction, la CSN a organisé des actions d’information partout devant les 11 sites des deux plus gros hôpitaux universitaires au Québec. Ensemble, 10 000 membres CSN travaillent au CHUM et au CUSM.
Il est urgent de stopper ces PPP qui grugent temps et argent…
Pendant que, sur le site de la Montagne du CUSM, les travaux de construction débutent concrètement en mode traditionnel, pour le site Glen du CUSM, en PPP, nous sommes encore ensevelis sous les paperasses et le secret.
Eh oui ! De la bouche même des administrateurs du CUSM, environ 30 % du projet PPP est actuellement défini. L’autre 70% ? Tout se décidera derrière des portes closes…les contrats ne sont pas publics. Il est impossible d’en vérifier le contenu. Y aura-t-il des services privatisés ? L’entretien ménager sera-t-il confié à l’entreprise privée ? Et les cuisines ? Est-ce que toutes les missions médicales et cliniques seront sous la responsabilité du CUSM ou d’une clinique privée affiliée ?
Au CHUM, quoique moins avancé, le projet de PPP est tout aussi opaque. Les employé-es, les usagers, les citoyennes et les citoyens sont laissés complètement dans l’ignorance.
Les PPP, un mode dépassé
Cet été, le gouvernement est revenu à la raison et a repris le contrôle public pour la reconstruction de l’échangeur Turcot. Un des motifs évoqués par la ministre Julie Boulet ? Le mode PPP n’assure pas assez de souplesse et de flexibilité…C’est tout de même ironique que, pour des hôpitaux universitaires, complexes et appelés à se modifier considérablement au fil du temps, le gouvernement tarde tant à voir la lumière. La CSN craint qu’au CHUM et au CUSM, la gestion du contrat et la marge de profit aux partenaires privés soient des freins importants au développement technologique et scientifique.
Les joyaux de la médecine de pointe au Québec ne doivent pas servir de cobaye pour satisfaire une idéologie dépassée. Le modèle PPP est abandonné partout dans le monde, encore plus particulièrement en période de crise économique.
La CSN veut également conserver l’expertise publique et les emplois publics. C’est pourquoi la bataille contre les privatisations de tous ordres fera aussi partie des revendications des travailleuses et des travailleurs lors des prochaines négociations du secteur public qui commencent cet automne.
Ont pris la parole :
- Pierre Daoust, président du Syndicat des employé(e)s du centre hospitalier de l’Université de Montréal-CSN ;
- Olga Giancristofaro, présidente du Syndicat des employé-es du Centre universitaire de santé McGill-CSN ;
- Francine Lévesque, présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux-CSN ;
- Dr. Marie-Claude Goulet, porte-parole des Médecins québécois pour le régime public ;
- Gaétan Châteauneuf, président du Conseil central de Montréal-CSN ;
- Louis Roy, vice-président de la CSN.