Le gouvernement prétend favoriser le maintien à domicile des personnes âgées alors qu’il pose des gestes qui nuisent à cet objectif en fermant des établissements permettant aux personnes âgées de briser leur isolement, de traiter leurs maux et de reprendre des forces afin d’améliorer leur quotidien à domicile. Et les membres de leur famille obtiennent en retour une période de répit bien méritée. « Être proche aidant demande énormément d’énergie, ajoute Carolle Dubé. Il faut être présent pratiquement 24 heures sur 24. Les centres de jour sont là pour leur permettre de souffler un peu, ne serait-ce que quelques heures par semaine. »
Augmentations de tarifs et fermetures d’établissements
Depuis le 1er janvier 2015, le gouvernement a décrété une hausse des tarifs pour les repas et le transport de 83 %. « Pour plusieurs personnes à mobilité réduite, cette augmentation fera en sorte qu’elles ne fréquenteront tout simplement plus leur centre de jour », précise la présidente.
Et cela fait quelques mois déjà que plusieurs centres de jour ont réduit leurs services, alors que d’autres ont été carrément fermés. Les populations de la région de l’Outaouais, de la Montérégie, du Bas-St-Laurent, de Chaudière-Appalaches, de Laval et de Montréal ont toutes subi des pertes importantes de services. « Encore une fois, les décideurs s’attaquent aux plus vulnérables de notre société. Pour ceux qui sont à domicile, il s’agit parfois du seul endroit où ils peuvent socialiser et recevoir des services. Ce n’est pas vrai que le milieu communautaire peut prendre en charge l’ensemble des besoins de cette clientèle. On risque de voir ces personnes revenir dans le réseau par l’urgence, à grands frais, affirme Carolle Dubé. D’autres se tourneront vers les CHSLD, ce qui implique une grosse dépense de leur part également. »
Et voilà que le gouvernement a décidé de la fermeture du centre de jour du CLSC René-Cassin, à Montréal, prévue le 30 mai 2015 alors que ce centre de jour est actuellement utilisé à pleine capacité, et qu’une quarantaine de personnes sont sur les listes d’attente. « Rien ne justifie la fermeture d’un établissement qui fonctionne et qui a fait ses preuves depuis un quart de siècle, indique la responsable politique de l’établissement pour l’APTS, Josée Fréchette. Il offre des services de pointe aux proches aidants et accueille de nombreux stagiaires chaque année, leur permettant ainsi d’obtenir une expérience pratique. Nous demandons aux dirigeants du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal de sauvegarder cette institution essentielle. »