Édition du 17 décembre 2024

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Logement

Hausse des évictions en pleine crise du logement - La CAQ doit se tenir debout face aux tricheurs de l'immobilier, réclame Québec solidaire

MONTRÉAL, le 20 oct. 2019 - Accompagnés de plusieurs locataires évincés, du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) et du Comité Logement du Plateau-Mont-Royal, les députés solidaires Ruba Ghazal (Mercier) et Andrés Fontecilla (Laurier-Dorion) ont demandé au gouvernement Legault d’agir contre les « rénovictions » qui menacent de mettre un nombre record de gens à la rue en pleine crise du logement à Montréal.

« La loi est censée protéger les locataires des abus, mais les tricheurs de l’immobilier ont trouvé une façon d’en abuser : ils évincent des locataires qui n’ont rien à se reprocher sous prétexte de faire des rénovations », a expliqué Mme Ghazal. « Sur le Plateau-Mont-Royal, c’est rendu plus facile d’évincer son bloc appartement et d’augmenter les loyers que de dénicher un logement abordable. C’est le monde à l’envers ! » a dénoncé la députée de Mercier.

Andrés Fontecilla s’inquiète du nombre croissant d’appels à l’aide qui parviennent aux comités logement comme aux bureaux des députés solidaires de la région de Montréal. Depuis avril 2019, le comité logement du Plateau-Mont-Royal a reçu 154 demandes en lien avec une éviction, soit trois fois plus qu’à la même période en 2017.

« En matière d’évictions abusives, l’année 2019 s’annonce déjà comme l’année de tous les records, et nous sommes en saison basse. Si rien n’est fait, rendu Noël, on aura droit à une pluie d’avis d’évictions pour le 1er juillet prochain », s’est indigné le responsable solidaire en matière de logement. « Les gens les plus à risque sont les gens les plus vulnérables de notre société : familles précaires, gens seuls, personnes âgées. Ils sont chez eux dans nos quartiers et ils ont le droit d’y rester ! »

Vicky Langevin, organisatrice communautaire au Comité logement du Plateau Mont-Royal, est alarmée par l’augmentation du nombre d’évictions dans l’arrondissement : « les locataires de longue date vivent une grande pression, les spéculateurs immobiliers sont prêts à tout pour parvenir à leurs fins. Nous arrivons à un point de non-retour dans le processus de gentrification, il est urgent d’agir ! »

Quant à lui, le porte-parole du RCLALQ, Maxime Roy-Allard, a affirmé que « les évictions de locataires sont un réel fléau dans plusieurs régions du Québec, et avec la crise du logement qui sévit actuellement, les propriétaires sont encore plus enclins à évincer les locataires dans le but d’augmenter leur profit. Il est urgent de mieux protéger les droits des locataires. »

La ministre Laforest doit faire ses devoirs

Québec solidaire demande à la ministre de l’Habitation, Andrée Laforest, de poser trois gestes urgents en faveur des locataires touchés par les rénovictions.

 Mettre sur pied un comité d’urgence interministériel pour aider les locataires déjà victimes d’une rénoviction à se trouver un toit.

 Décréter un moratoire sur les évictions pour motif d’agrandissement, de subdivision ou de changement d’affectation, et ce, partout où le taux d’inoccupation des logements se situe en bas de 3%.

 Amender le Code civil pour resserrer le cadre législatif qui protège les locataires d’une éviction abusive.

Les visages de la rénoviction

La « rénoviction » est le nom donné à une éviction pour motif d’agrandissement, de subdivision ou de changement d’affectation d’un logement, dans le but de hausser le loyer au-delà des limites permises autrement ou de transformer le logement en Airbnb.

 Annie, 53 ans, paie un loyer de 700$ sur le Plateau-Mont-Royal. Elle est harcelée par son propriétaire depuis plus d’un an, qui lui a dit vouloir « des nouveaux riches ». Elle habite dans son logement depuis 11 ans.

 Michel, 70 ans, habite son logement depuis 8 ans. Pour le pousser à partir, son propriétaire a défoncé le plafond de sa salle de bain et donné des coups de pied à son chat. Son voisin d’en haut paie maintenant un loyer de 1200$.

 Andréanne est la dernière survivante d’une éviction de masse d’un immeuble de 14 logements. Son propriétaire lui a dit qu’elle paierait le double de son loyer actuel après les rénovations, et qu’il divisera l’appartement si elle refuse de partir.

 Michelle a accepté la compensation offerte par son propriétaire pour quitter son logement. Elle vit maintenant dans un 2 et demi. Son ancien logement, situé sur Clark, a été converti en Airbnb.

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