Chandi Sinathurai, Counter Currents, 9-04-2009,
Traduction : Alexandra Cyr.
Dans les capitales occidentales, des Tamouls ont organisé des manifestations pour protester contre cette situation. En Norvège, au Dannemark , aux Etats-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne, ils sont intervenus pour que les gouvernements de ces pays fassent pression sur le gouvernement sri-lankais afin qu’il déclare un cessez-le-feu, une pause humanitaire pour permettre à la population coincée dans la zone de combat d’en sortir et de se mettre à l’abri. Les Tigres de l’Élam Tamoul ont pour leur part déclaré que ceux qui habitent cette région et la reconnaissent comme leur « territoire traditionnel » ont tous les droits de continuer à y demeurer nonobstant les dangers. Autrement dit, l’organisation demande au gouvernement de cesser cette guerre contre les civils.
On doit dire, de la façon la plus ferme possible, que dans cette guerre ce sont les civils qui sont les victimes. Le gouvernement sri-lankais est déterminé à éradiquer les Tigres de l’Élam Tamoul comme force et de leur côté ils ont failli à la tâche de protéger les populations.
Balashingham Naderan [2] a lancé de multiples appels à la communauté internationale pour qu’elle intervienne et travaille à déclencher des négociations au plus vite. Il semble bien que de ce côté, comme de celui du gouvernement sri-lankais on soit plus intéressé à l’après conflit
qu’a venir à bout de ses causes profondes [3]. L’Inde joue un rôle mortel en coulisse en attendant la fin des hostilités. Elle milite pour le passage de l’île à un système fédéral. Elle n’a pourtant pas inventé cette solution. Depuis 1950, le parti fédéral Tanta Chelva lutte pour cette option. Cela voudrait dire se débarrasser de l’élite au pouvoir et des conceptions de l’État unitaire profondément enracinées ; l’équivalent d’un séisme dans ce pays. Bonne chance à l’Inde !°
En ce moment, le gouvernement sri-lankais consacre toutes ses énergies à la capture d’un homme, Vellupillai Parabhakan [4]. Cela montre que le régime Rajapakshan [5] est complètement déphasé quant au véritable problème. Tuer ce combattant, si jamais ils le trouvent encore vivant, ne peu en rien régler les problèmes de fond qui existent depuis longtemps [6].
Les Tigres de l’Élam Tamoul et la diaspora vont devoir apprendre à naviguer dans l’univers des relations internationales. Savoir sur qui, quand et comment se retirer du jeu dans créer d’animosité, perdre des appuis ou se créer une mauvaise publicité, est tout un art. Les peuples qui s’impliquent dans de telles démarches recherchent des bases très solides. Les Tamouls ont désespérément besoin de représentants politiques particulièrement aguerris.
La diaspora des pays occidentaux ne doit pas se laisser berner par des politiciens ne cherchant que leurs votes. Jusqu’à maintenant, aucun élu dans ces pays n’a réussi à convaincre son gouvernement que la lutte des Tamouls en était une de libération nationale. Au contraire, chaque occidental est convaincu maintenant que les Tigres sont des terroristes. Cela ne ressemble pas à de la crédibilité politique. Même les négociations de paix à Oslo n’ont pas contribué à éliminer ce handicap. Au contraire, les Tigres ont joué les seconds rôles sur la scène internationale.
Quelqu’un doit clarifier la situation : tous nous devons nous réveiller et agir pour SAUVER LES TAMOULS !