Ce 8 mars 2019, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, nous appelons à la grève. Les femmes participent à tous les aspects de la vie, c’est pourquoi cette grève va plus loin que le travail salarié, et touche également au travail domestique, au soin aux autres, à la consommation et aux études. Lançons donc un message fort à la société : « si les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête ».
◾Assez de la précarité économique organisée, qui nous maintient dans les temps partiels, dans des métiers dévalorisés, faisant de nous des travailleuses pauvres et dépendantes.
◾Assez de l’inégalité salariale, des retraites tardives et des pensions de misère. Assez des allocations inaccessibles, insuffisantes et inadaptées.
◾Assez du manque de crèches, de homes et d’infrastructures d’accueil et de soin accessibles, qui fait peser une responsabilité collective exclusivement sur les épaules des femmes.
◾Assez d’être seules à prendre en charge le travail domestiquequotidien et le soin aux autres. Assez que ce travail gratuit ou peu rémunéré, et la charge mentale qui va avec, ne nous laissent pas de temps pour nous.
◾Assez des politiques migratoires racistes qui nous mettent particulièrement en danger, nous enferment, nous condamnent à la pauvreté et nous tuent.
◾Assez d’être discriminées partout sur base de nos couleurs de peau, de nos origines, de nos revenus, de nos genres, de nos orientations sexuelles, de nos croyances…
◾Assez des stéréotypes sexistes dans l’éducation, la culture, les médias et la publicité, qui nous renvoient l’image de la femme-objet et nous cantonnent dans des rôles spécifiques et secondaires.
◾Assez qu’on nous impose comment vivre notre sexualité, notre rapport à la maternité, à la contraception et à l’avortement. Assez qu’on se mêle de nos corps et de nos vies.
◾Assez des violences médicales et gynécologiques, et des difficultés d’accès aux soins.
◾ Assez des violences physiques et psychologiques (domestiques, sexuelles, dans le couple, harcèlement de rue et au travail…). Assez des féminicides, des meurtres de femmes parce qu’elles sont femmes. Assez de la complicité politique et juridique dont les auteurs bénéficient.
Nous n’avons que trop attendu, il est grand temps d’exiger du respect, du changement et de réécrire ensemble les règles du jeux. Quittons nos places habituelles et rassemblons-nous pour reprendre celles dont on nous prive. Faisons entendre nos voix. En solidarité, chacune avec ses possibilités, son vécu, ses revendications et ses désirs, faisons du 8 mars 2019 une journée intense de lutte et de libération.
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