Nul besoin de rappeler que le Code du travail interdit l’utilisation de briseurs de grève pour remplacer un employé en grève ou en lock-out. Un conseiller syndical qui se trouvait sur les lieux par hasard l’a interpellé. M. Boivin a répondu par des insultes et des bousculades. C’est indigne de son rôle à la table de négociation », souligne d’entrée de jeu la présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, Ann Gingras.
« En tant que représentant de l’employeur, Monsieur Boivin doit trouver un terrain d’entente avec les travailleuses et les travailleurs de la résidence. Or, il agit complètement à l’opposé en provoquant une altercation avec l’autre partie. Une plainte a d’ailleurs été déposée à ce sujet », enchaîne le vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Denis Bertrand.
« À l’heure actuelle, les plus bas salariés — serveuses, préposé-es au ménage, aides-cuisiniers — sont payés 12,07 $, alors que certains travaillent depuis plus de 15 ans. Or, ces employées ne demandent que 13,20 $ en 2018 et se heurtent à une fin de non-recevoir de l’employeur. Quel mépris pour celles et ceux qui permettent d’engranger des profits mirobolants ; les demandes des employé-es du Manoir sont pourtant loin d’être exorbitantes. Jusqu’à maintenant, 23 résidences sur 42 ont conclu une entente dans la négociation coordonnée, dont de grands joueurs comme Cogir. Le Bâtisseur ne viendra pas nous faire croire qu’il n’en a pas les moyens, lui qui vient d’annoncer un chantier de six millions de dollars pour agrandir la résidence. Quel mépris pour celles et ceux qui lui permettent de tels profits ! », s’indigne aussi le représentant du secteur des centres d’hébergement privés affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Gilles Gagné.
« Les syndiqués de la résidence ont raison de se mobiliser devant cette attitude de fermeture radicale de l’employeur. Le droit de faire la grève est un droit fondamental inclus dans la charte des droits et libertés. Qu’un représentant patronal soit vraisemblablement pris en train de faire du travail de remplacement et de contrevenir à leurs droits nous inquiète profondément pour la suite des choses. Nous avons d’ailleurs déposé une mise en demeure à ce sujet », ajoute Denis Bertrand.
« Nous ne voyons pas comment nous pourrons en arriver à une entente avec un comportement aussi belliqueux. D’ailleurs, si rien ne change, nous exercerons à nouveau notre droit de faire la grève du 23 au 25 décembre prochain. Pour le bien des clients et des employé-es du Manoir Sully, nous demandons à la direction de l’établissement de faire preuve de jugement et de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour que les parties puissent rapidement en arriver à une entente », conclut Gilles Gagné.
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