Nathalie Savard croit que les élus de la région ont besoin d’être rappelés à l’ordre puisqu’ils livrent la mauvaise bataille, en faisant le jeu du ministre Gaétan Barrette au détriment des vrais intérêts de la population du Saguenay-Lac-St-Jean.
« Il n’y a rien de bon pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean dans le projet de loi no10. On abolit les structures existantes pour tout fusionner en un seul établissement, le CISSS, sans savoir si les services actuels, offerts près des gens dans leurs propres localités, seront maintenus. Le pire est à craindre, mais plutôt que de se battre pour défendre le maintien de services de proximité, nos élus préfèrent se chicaner pour récupérer le futur CISSS », déplore la présidente du SIISNEQ-CSQ.
Des questions inquiétantes
Cette dernière ajoute que la fusion des établissements en un seul dans notre région et le nouveau financement par activités, que veut instaurer le ministre de la Santé, soulèvent d’inquiétantes questions.
« La région conservera-t-elle cinq blocs opératoires, six urgences et ainsi de suite ? s’interroge Nathalie Savard. Nos représentants politiques seraient mieux avisés de se préoccuper de défendre les services que nous avons déjà et que nous risquons de perdre, plutôt que d’essayer d’attirer dans leur milieu un établissement qui n’améliorera aucunement les services actuels. »
Des chicanes de clocher nuisibles
La leader syndicale invite donc les élus à mettre fin à leurs chicanes de clocher, qui servent les seuls intérêts du ministre de la Santé au détriment de leur population. « Les guerres intestines pour déterminer l’emplacement du futur CISSS sont inutiles. Nous devons plutôt nous mobiliser pour tenter de bloquer le projet de loi no10 qui n’apportera rien de bon pour les soins de santé dans la région. Le lieu où sera situé le CISSS importe peu puisque le président-directeur général sera nommé par le ministre Barrette, et risque donc beaucoup plus d’exécuter les commandes de son patron que de défendre les besoins de la région auprès de celui-ci », appréhende Nathalie Savard.
Elle ajoute que déjà on constate que les gestionnaires sont devenus muets, de crainte de perdre leur emploi s’ils parlent trop. De plus, Gaétan Barrette prétendait que son projet de loi ferait disparaître les guerres de clocher alors qu’il a tout l’effet contraire.
Les vrais enjeux mis de côté
Nathalie Savard soutient que la population et le personnel du réseau de la santé et des services sociaux dans la région méritent mieux que des débats stériles autour de l’emplacement du siège social du nouveau CISSS. « Les vrais enjeux ne seraient-ils pas de conserver les offres de services actuelles dans chacun des CSSS et de nous assurer d’un financement adéquat de notre système de santé dans la région, tout en refusant le projet de loi no10 ? », questionne-t-elle.
Une réforme inutile
Pas plus tard que le 15 décembre dernier, lors de la séance de la Commission parlementaire sur le projet de loi no10, Gaétan Barrette affirmait que notre région est un modèle exemplaire en terme de services. « Alors pourquoi veut-il détruire ce modèle ? Est-ce uniquement pour faire des économies sur le dos de la population et de la qualité de nos services ? » s’indigne Nathalie Savard.
En terminant, la présidente du SIISNEQ-CSQ incite les élus régionaux à se rendre sur le site Web « cmalade.org » afin de prendre connaissance des documents de la campagne « C’est malade comme réforme ! », qui les éclairera sur les répercussions qu’aura cette réforme sur notre système de santé.