« Une fois le choc passé et même si on comprend que des mesures draconiennes doivent être prises pour combattre le virus, je pense que le gouvernement n’a pas évalué toutes les répercussions indésirables qu’une fermeture complète des entreprises va avoir » a commenté Renaud Gagné, directeur québécois d’Unifor.
Le syndicat estime que c’est le cas pour plusieurs usines qui produisent des éléments essentiels pour l’industrie pharmaceutique, du papier ou alimentaire.
Voici quelques cas :
– Usine Rayonier au Témiscamingue dont la pâte cellulosique produite sert à la fabrication de médicaments ;
– Westrock (usines de La Tuque et de Montréal) qui produit du carton utilisé dans l’emballage de lait notamment ;
– Usine de Saint-Félicien de Résolu qui fait de la pâte kraft qui est une pâte utilisée pour fabriquer tous les papiers tissus, le papier hygiénique, les couches, etc., et qui desservent notamment les besoins dans les centres hospitaliers.
– Toutes les usines de cartons qui fabrique des emballages pour l’industrie alimentaire comme Kruger, Cascades, Mitchel-Lincoln, etc. ;
– Les Serres Toundra qui sont adjacentes à l’usine de Résolu à Saint-Félicien dont les vapeurs servent à chauffer les serres ;
– Etc.
« Et pour produire la pâte kraft et cellulosique, ces usines ont besoin de la fibre, ce qui veut dire des copeaux de bois produits par les scieries », a expliqué M. Gagné.
Le secteur de l’aluminium n’est pas en reste
De même, le syndicat est inquiet des répercussions sur les alumineries. « Ça ne s’arrête pas sur un dix cents ce genre d’installations et surtout, ça coûte une fortune à redémarrer », a indiqué le directeur québécois.
Dans ce contexte, le syndicat Unifor lance un appel au gouvernement afin de revoir les mesures de fermetures. « Nous demandons au gouvernement de refaire ses plans et d’examiner la possibilité d’exclure certaines usines des fermetures annoncées aujourd’hui », a exposé M. Gagné. « Nous croyons que plusieurs usines pourraient être en activités avec des mesures spéciales de protection pour s’assurer que leurs activités ne contribuent pas à la propagation du coronavirus », indique le dirigeant syndical.
Des travailleuses et travailleurs dans le besoin
À la veille des mises à pied massives, le syndicat Unifor appelle par ailleurs, les gouvernements tant québécois que fédéral à revoir le fonctionnement de l’aide aux travailleuses et travailleurs qui passent principalement par l’assurance-emploi.
« On nous dit que déjà les bureaux d’assurance-emploi débordent et que les délais seront de plusieurs semaines. Des gens seront sans salaire pendant ce temps, c’est grave. Il faut faire quelque chose pour désengorger le système », a indiqué Renaud Gagné.
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