Le président de la Fédération du commerce de la CSN, Jean Lortie, estime que Couche-Tard fait fausse route en voulant faire pression sur ses employé-es qui demandent le respect. « Se syndiquer, s’unir pour améliorer son sort, c’est un droit au Québec. Il n’y a pas d’exception pour Couche-Tard. Le mécontentement est très important chez les salarié-es, c’est pour ça qu’ils souhaitent se syndiquer. Tôt ou tard, Couche-Tard devra en prendre acte et travailler à de saines relations de travail dans l’entreprise. Le plus tôt elle le fera, le mieux ce sera pour les employé-es comme pour l’entreprise. La négociation des conditions de travail est la voie à suivre et surtout pas la fermeture sauvage d’une succursale rentable. »
Le vice-président de la CSN, Louis Roy, assure que la CSN ne laissera pas tomber sa campagne de syndicalisation pour le respect chez Couche-Tard devant ce coup de force. « Au contraire, cela prouve à quel point Couche-Tard n’a aucune considération pour ses employé-es. Nous parlons ici d’un établissement très rentable, qui vient d’être rénové et, sans aucun préavis, Couche-Tard décide tout à coup d’en faire un exemple pour intimider tous les autres salarié-es de la chaîne qui souhaitent se syndiquer. Nous ne ménagerons rien pour défendre ces travailleuses et travailleurs jusqu’au bout ».
Pour Jean Lortie, l’attitude du président de la compagnie, Alain Bouchard, depuis le début du processus de syndicalisation est des plus douteuses. « Le message qu’il envoie à ses salarié-es c’est : mes profits sur votre dos. Il nie à ses salarié-es leur droit d’améliorer leur sort alors que lui-même s’est versé un salaire de 2,1 millions de dollars, en 2010 ».
Les avocats de la CSN étudient actuellement les recours qui seront entrepris afin de défendre les droits des salarié-es bafoués par la compagnie. La dizaine de salarié-es de ce Couche-Tard, situé au 6430, rue Saint-Denis, devraient recevoir prochainement leur certificat d’accréditation émis par la Commission des relations du travail.
Ce dépanneur Couche-Tard est l’un des quatre établissements syndiqués ou en voie de l’être de la chaîne de dépanneurs. L’entreprise a enregistré des profits de 70 millions de dollars au dernier trimestre. Un premier groupe de salarié-es de l’établissement situé au coin des rues d’Iberville et Jean-Talon ont entrepris la négociation d’une première convention collective dans l’entreprise.