tiré de : Entre les lignes et les mots 2020 - n°19 - 2 mai : Notes de lecture, textes, pétitions...
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/04/27/feministes-neo-ecossaises-luttant-contre-le-feminicide-declaration-sur-la-fusillade-de-masse-commise-a-portapique-la-semaine-derniere/
Publié le 27 avril 2020
En tant que féministes, militantes et spécialistes du domaine de la violence masculine contre les femmes et les filles, nous savons que la plupart des meurtres de masse commencent par de la violence à domicile. Les premières victimes des hommes qui tuent sont souvent les épouses, les partenaires et les enfants. Les sévices et les agressions soutenues dont elles sont victimes sont souvent les signes les plus évidents de la future violence de masse de meurtriers. Ces schémas de violence et d’agressions commencent des jours, des mois, voire des années avant les meurtres.
Il devient de plus en plus évident que la fusillade de masse des samedi 18 et dimanche 19 avril a commencé par des actes de torture et de violence envers la partenaire du meurtrier. Des médias ont indiqué que le meurtrier se serait battu avec sa partenaire lors d’une fête. En rentrant chez lui avec elle, cette violence de l’homme s’est intensifiée. Il l’a ligotée et lui a infligé « une agression grave » selon la Gendarmerie Royale du Canada. Elle a réussi à s’échapper et à se cacher dans le bois. L’homme a ensuite tué 22 personnes innocentes, dont 12 femmes et une jeune fille. Cette information est importante. Elle nous dit que la haine des femmes a été le carburant de cette tuerie, dont une bonne part semble avoir été planifiée à l’avance.
Même si toutes les victimes de ce massacre n’étaient pas des femmes, toutes les victimes ont été victimes de la violence misogyne.
Nous voulons qu’il soit clair que la misogynie – la haine des femmes – nous affecte toutes et tous. Cette fusillade de masse et les nombreux massacres dont nous avons été témoins tout au long de l’histoire du Canada sont liés au privilège des hommes blancs et démontrent que cette haine cause de graves préjudices à une foule de gens. Cette haine des femmes ravage nos communautés, nos familles et nos corps. Nous voulons qu’elle cesse. La première et la plus importante mesure pour lutter contre cette haine est de la reconnaître comme un féminicide. De toujours s’élever contre le féminicide partout où il se cache dans notre société, dans toutes nos communautés, rurales et plus importantes. Nous devons en outre reconnaître que le féminicide touche de manière disproportionnée les femmes autochtones et les femmes Noires, ainsi que d’autres groupes marginalisés et vulnérables. Nous devons avoir le courage de nommer la misogynie et le féminicide et de les dénoncer publiquement.
En gardant dans notre cœur toutes les victimes de la violence misogyne, nous demandons à la GRC d’élucider les éléments gynocidaires de ce crime. Nous exigeons une enquête informée par une analyse féministe de cette violence. Nous exigeons la fin de la violence masculine contre les femmes et les filles.
Signataires : Pam Rubin ; Lucille Harper ; Tara Reddick ; Linda MacDonald ; Jeanne Sarson ; Bernadette MacDonald ; et Johannah May Black
ersion originale : https://www.rapereliefshelter.bc.ca/blog/nova-scotian-feminists-fighting-femicide-statement-mass-shooting ?
Traduite par TRADFEM
Un message, un commentaire ?